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Être chez soi, être soi

Que signifie être chez-soi ?

J’ai mis beaucoup d’années à vraiment trouver mon chez-moi mais aussi à comprendre ce qu’était une réponse sincère à « Te Sens-tu chez toi ? ». Dans ma vie, j’ai eu plusieurs aperçus d’un « chez-moi ». Aujourd’hui je peux enfin dire avec fierté que j’ai trouvé mon véritable chez-moi. Il est ma caverne d’Ali Baba, bien gardé par notre Nounours (un dessin d’une tête d’ours est accroché sur notre porte d’entrée 🙂 ! )

En 2013, j’ai eu la garde exclusive de mes filles suite au divorce, je pouvais donc choisir la ville où je voulais vivre. Je tenais absolument à offrir le meilleur « chez-soi » pour mes filles qui allaient être ballottées entre deux foyers avec leurs gros sacs. Je savais que chez leur père, elles seraient toujours chez-lui et en plus elles n’auraient pas le courage d’exprimer leurs désirs et d’être elles-mêmes puisque moi-même je n’ai pas su me faire entendre quand notre couple battait de l’aile.

Soudainement avec tous mes problèmes de couple puis le divorce qui a duré deux longues années jusqu’en 2015, je n’avais plus de chez-moi ! C’était devenu vital pour moi de vite construire ce chez-moi puisque toute ma famille était à Tahiti et je ne pouvais compter que sur moi-même. J’étais la seule à pouvoir agir. J’ai trouvé le courage d’accomplir mes actions grâce au défi de 100 jours pour me reconstruire avec mes filles.

J’ai donc réalisé durant cette période de reconstruction qu’être chez-soi, c’est avant tout ÊTRE SOI ! Être soi signifie S’AIMER (et ça j’ai mis du temps à m’aimer) et savoir exprimer ce que l’on désire.

Aujourd’hui je me connais bien et je sais ce que je vaux, je me sens enfin à ma place n’importe où sur Terre car je connais mon potentiel à créer un nid à mon image tout en gardant mon identité personnelle.
Cela vaut de l’or !

Comment se sentir bien chez-soi ?

1) Un intérieur qui a une âme

J’ai été très heureuse lorsqu’une de mes amies m’a dit que mon chez moi est un endroit de vie confortable et paisible qu’elle a beaucoup de plaisir à venir. Elle y découvre avec grande surprise mes petits trésors pour lesquels je peux raconter l’histoire se cachant derrière chacun d’eux. J’ai été touchée de l’entendre mentionner le mot Trésor parce que c’est ce que je souhaite faire ressentir à mes invités : le siège de ce que je suis réellement, nous sommes le Trésor ! Je me félicite d’avoir su créer un espace harmonieux où chaque objet a sa place, son utilité et son histoire, faisant ainsi circuler de bonnes énergies. C’est ce qui me fait sentir bien chez moi.

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  • Entourez-vous ainsi uniquement d’objets qui vous tiennent vraiment à cœur. Il rendra votre intérieur vivant car ce sont vos pépites de bonheur. Les intérieurs sans âme je les qualifie de « Décors Magazine ». J’ai eu l’occasion de vivre dans ce genre de décors. Par exemple avec mon Vendeur-de-Rêves, je vivais chez-lui et je n’avais pas changé son décors asiatique parce qu’il était vraiment joli bien qu’impersonnel. Je n’avais pas le droit de laisser traîner mes affaires n’importe où, pouvant entacher son image. J’étais devenue aussi une femme-décors : il exigeait que je sois toujours joliment apprêtée parce qu’il trouvait anormal qu’à mon travail, je sache m’habiller élégamment mais qu’à la maison je m’habille à mon aise avec des habits-maisons qu’il qualifiait de « sac à patate »…
  • Appropriez-vous des lieux pour vous sentir bien en les décorant même si vous êtes locataire ou un simple étudiant en cohabitation. Laissez s’exprimer votre singularité. N’attendez pas d’avoir acheté votre logement pour être bien. En ce qui me concerne, cela a été une évidence car lorsqu’on s’occupe de deux enfants (7 et 9 ans) et que l’on chamboule leur vie avec le divorce et trois déménagements… J’ai donc fait de mon mieux pour créer une stabilité et un environnement sécurisant et familier pour les protéger.

J’ai réalisé qu’être chez-soi, c’est avant tout une histoire d’identité et de connexion avec les objets qui nous entourent.

2) Le plus important : se sentir en sécurité

L’amour des parents

Enfant, l’idée de fuguer m’avait déjà traversé l’esprit parce que je ne me sentais pas à ma place et parce que j’avais mille raisons de ne pas aimer cette vie-là. De plus, comme dans toutes les familles, il y avait des non-dits et il fallait accepter nos histoires de famille.

Un jour, j’ai vu un film pour adolescent qui m’a beaucoup marqué (si vous avez une petite idée du titre de ce film, faites le moi savoir…). J’ai trouvé l’histoire originale parce que ce n’est pas l’adolescent qui a fait une fugue mais ses parents : Du jour au lendemain, il s’est retrouvé seul et livré à lui-même sans aucun mot de ses parents. Les premiers jours il a profité pour faire la fête avec tous ses copains puis ensuite ses parents ont commencé à lui manquer, il s’est remis en question et est devenu plus responsable. Il s’est mis à enquêter sur la disparition de ses parents, à devoir gérer le budget lui-même… Il a pu retrouver ses parents mais ils n’ont pas voulu rentrer de suite malgré que leur fils leur indique qu’il ait changé, qu’il a compris ses erreurs.

J’ai réalisé qu’être parent, ce n’est pas une tâche facile surtout que les miens ont eu une enfance très difficile. Personne n’a le mode d’emploi pour être un bon parent et un mode d’emploi pour bien vivre. Je veux croire qu’ils ont fait de leur mieux pour élever leurs enfants. J’ai donc accepté les défauts, vices et imperfections de mes parents car derrière tout cela, l’amour était bien présent.

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Il y a toujours des disparitions volontaires de personnes qui ne donnent aucun signe de vie et j’ai beaucoup de tristesse pour ces familles. Je n’ai manqué de rien et je me suis sentie en sécurité. J’ait très vite abandonné cette idée de fuguer car j’en comprenais assez bien les dangers.

Les dangers hors du cocon familial

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J’avais terminé mes études au collège. Il fallait aller au lycée de Papeete avec ma grande sœur. Ce qui signifiait trouver un logement en ville pour ma sœur et moi. Nos parents avaient trouvé une chambre dans un grand bâtiment qui ne me plaisait pas du tout. Intuitivement l’endroit m’effrayait. Notre chambre n’avait pas de serrure et donc nous la fermions avec un cadenas. Nos parents avaient essayé de nous rassurer en nous expliquant qu’une mamie vivait comme concierge et veillerait sur nous en cas de besoin. Au bout de la 3ème nuit, nous avions entendu des cris à nous faire glacer le sang. Je tremblais de peur. Ma grande sœur pris les choses en en main et m’emmena loin… Traumatisme : la mamie s’était faite frappée violemment et violer. Réflexe de défense, j’ai vite effacé de ma mémoire cet événement, comme si ça n’était jamais arrivé…

La vie n’est pas un monde de Bisounours et je l’ai très vite compris. Sans tomber dans la paranoïa, je suis consciente que tout peux arriver et que les malheurs n’arrivent pas qu’aux autres.

C’est pourquoi depuis ce jour j’ai toujours été très sensible à la ville dans laquelle je vivais, à l’emplacement de la maison et j’ai toujours fermé à double tour mon chez-moi si l’environnement m’inspirait un sentiment d’insécurité. Il est important de bien dormir sur ses deux oreilles pour ne pas stresser inutilement.

Mon premier chez-moi, une belle aventure !

Puis la vie a continué, nos parents avaient trouvé un studio dans un immeuble sécurisé puis ensuite un autre appartement dans un immeuble assez vétuste l’année suivante, toujours en plein cœur de la ville, tout proche des commodités. Nos parents nous ont équipé et ont aménagé les lieux de telle sorte que nous ne manquions de rien. Notre nid était d’une grande simplicité et très agréable.

Mes meilleurs souvenirs :

  • La boulangerie était proche de l’immeuble et chaque matin je sentais l’odeur du bon pain.
  • Dans les toilettes, il y avait un trou dans une plinthe, comme une porte d’entrée pour souris… Parfois, lorsque je faisais le ménage je voyais une petite souris filer à toute allure. Cela me faisait sourire ! Parfois je bouchais le trou mais je vous avoue que j’avais des remords, parfois je ne condamnais pas sa porte parce qu’elle était là avant nous…
  • J’ai passé mes plus belles années d’adolescence en cohabitation avec ma sœur puis avec mon frère et ensuite avec mon premier copain. Des moments de qualité !
  • La venue régulière de mes parents pour nous déposer des légumes ou des bons petits plats de maman ou quelques victuailles du marché.
  • Je remercie mes parents de m’avoir offert un scooter pour pouvoir me déplacer dans un autre lycée se trouvant dans une autre commune, cela m’a permis d’étendre mon autonomie.
  • Une fois mes études terminées et après avoir trouvé du travail. J’ai commencé à avoir une certaine autonomie financière et à prendre en charge les frais de l’appartement. Et mon premier salaire ! Oui que de bon souvenirs !

Nous étions restés dans cet appartement jusqu’à ce que l’immeuble trop vétuste soit rénové pour en faire des bureaux. Mais ensuite je n’ai plus jamais retrouvé ce chez-moi malgré mes nombreux déménagements et cohabitations de vie de jeune adulte.

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J’ai réalisé que chez-soi ce n’est pas forcément vivre dans une demeure luxueuse, c’est de pouvoir être libre et avoir du temps pour soi pour se découvrir et se réaliser. Et ça je remercie de la confiance aveugle que nous portent nos parents.

Victime d’un cambriolage

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En France, alors que j’étais en couple avec mon ex-Monsieur, nous avions emménagé dans une petite ville, dans une petite maison à étage jumelée avec d’autres maisons se trouvant au bord de la route sans portail et de suite je me suis sentie en insécurité. Par intuition, je savais qu’un jour on allait se faire cambrioler. De plus ex-Monsieur avait l’habitude de sortir sans fermer à clé derrière lui, et je lui avais demandé de ne jamais le faire car on peut facilement nous épier. De plus dans cette ville il n’y avait pas de communauté chinoise, très peu d’asiatique donc on me repérait facilement ! Une nuit, j’étais à l’étage et j’avais entendu la porte s’ouvrir mais heureusement il y avait l’entrebâilleur. J’étais seule avec mon bébé et j’ai dû appeler ex-Monsieur qui était de garde et il a pu faire sa ronde et faire une halte à la maison. Et là, le jour arriva où nous nous fîmes cambrioler pendant que nous étions partis en vacances pour les fêtes de fin d’année. Cela a été un choc psychologique pour moi, du moins durant les semaines suivantes. C’est à ce moment-là nous avons décidé de trouver un autre logement dont nous serions les propriétaires.

  • Posez-vous les bonnes questions avant d’emménager ou d’acheter un logement : maison ou appartement ? J’avais une copine qui déplorait notre choix d’avoir acheté un appartement parce que je n’avais pas de petit jardin. Ne prenez-pas en compte les préférences des autres car ils ne sont pas en train de vivre votre vie ! Un choix est personnel et moi je devais prendre en compte l’absence fréquente de mon mari d’alors et le fait que je conduise pas, etc. Donc ne vous souciez-pas de ce que les autres pensent. Il y a de très jolis appartements, spacieux et lumineux, il y a tellement de styles et types de logement différents.
  • Suivez toujours votre intuition car une maison a son histoire avant même que vous veniez l’habiter. (Vous n’irez pas habiter dans une maison hantée n’est-ce pas hihi !).

De par mon expérience, la sécurité a été un facteur très important pour moi ! Par exemple, il est arrivé qu’une personne veuille entrer dans mon appartement, une fois j’ai compris que la personne était ivre et s’était trompé d’étage, une autre fois on a essayé d’entrer et plus rien… Des intrusions par mégarde ça peut arriver. En mettant un dessin devant la porte, même les plus ivres devraient réaliser qu’ils ne sont pas chez eux, mais ça ne règle pas le cas des intrusions volontaires…

Une fois devenue parent, mille dangers (dont je voulais protéger mes enfants) ont traversé mon esprit. J’imaginais les mauvaises rencontres qu’elles pouvaient faire sur le chemin de l’école par exemple… Bon, à nous de leur faire confiance comme l’avaient fait mes parents. Je peux vous garantir que le jour où mes filles quitteront le cocon familial, je me ferai un sang d’encre et leur rappellerai de toujours être vigilantes.

3) Se sentir bien chez-soi, c’est se sentir protégé

L’amour à trois

Un besoin irrépressible de partir soudainement ! C’était arrivé avec Vendeur-de-Rêves. J’avais fugué le soir où sa maîtresse devait passer la nuit sous notre toit. J’étais partie, j’ai tellement fait de compromis pour pouvoir accepter de vivre le polyamour, mais là je ne pouvais pas le supporter. J’ai marché deux kilomètres en pleine nuit. Je ne savais pas où aller. J’ai pensé à une personne retraitée élève de Taïchi et amie de Vendeur-de-Rêves, et me suis rendue chez elle. Je voulais recevoir de l’amour maternel et je savais que j’en trouverais. Elle m’a accueillie à bras ouvert. J’ai donc passé la nuit chez elle et elle m’a convaincue de prévenir mon époux pour le rassurer. C’était elle qui s’en était chargée, moi je ne voulais pas lui parler.

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Quelques mois plus tard, la maîtresse de mon ex s’est montrée aussi fourbe que lui, usant de paroles mielleuses et manipulatrices. Il m’était impossible d’être amie avec elle. J’ai donc demandé à mon ex-mari de choisir entre elle et moi. Sa réponse a été le chantage affectif, se suicider parce que ce n’était pas de sa faute d’aimer deux femmes ! Pardi ! Alors j’ai quitté la demeure conjugale sans prévenir afin de ne pas être sous l’emprise d’un chantage m’obligeant à rester enchaînée par cette mascarade du polyamour, par ce mariage toxique. Je me faisais vraiment passer pour la méchante, tous les torts m’incombaient et j’étais la vilaine qui abandonnait la demeure conjugale… Je n’avais vraiment pas de chance…

Le chez-soi est un endroit où l’on se met à nu et l’on partage notre intimité avec l’autre. Mais lorsqu’on ne se sent ni aimé ni respecté et encore moins protégée, on n’est pas chez soi.

Le harcèlement moral

J’ai cohabité une année avec le père de mes enfants en attendant la décision du tribunal pour le divorce. Chaque soir, je fuguais une fois les enfants endormis pour ne pas l’entendre m’insulter et me jeter des paroles dévalorisantes insinuant que j’étais une mauvaise mère. J’ai eu mes premières crises d’angoisse. C’était mon quotidien, notre chez-nous n’était plus mon chez-moi, était devenu son chez-lui, ce qu’il n’avait de cesse de me faire comprendre. Chez-lui était un lieu où je n’avais plus ma place, je n’y étais plus que sa bonne à tout faire, la belle affaire ! C’était l’enfer ! Il était conscient de me pousser à bout, il connaissait mes faiblesses et savait comment me faire mal, à tel point qu’une fois il a paniqué pensant que j’allais me suicider… mais non… alors pourquoi s’arrêter de me harceler ?

  • Pour info, les violences verbales et psychologiques sont interdites et punies par la loi ! Appelez le 3919 – Violences Femmes info (appel anonyme et gratuit).
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Les parents de mon ex-Monsieur étaient venus nous rendre visite un week-end. Ex-Monsieur s’était senti en position de force et il m’avait fait un véritable procès ! Il m’avait chassée de chez moi. Je m’étais retrouvée dans un hôtel sans aucune ressource, à pleurer à chaudes larmes ! Je n’avais nulle part où aller… où était mon chez moi ? Je me suis vraiment posé cette question ! Le lendemain j’ai téléphoné à mes beaux-parents pour savoir si le calme était revenu pour que je puisse rentrer m’occuper de mes filles. Ils m’ont envoyé balader. Cela m’avait brisé le cœur car cela faisait 8 ans que je les appelais papa et maman. Je pensais recevoir de la compassion mais il en était rien. Je ne sais pas pour vous mais face à une grosse épreuve, je redeviens l’enfant que j’étais et je rêve de me blottir dans les bras protecteurs d’un parent aimant. Et ce n’est certainement pas les parents de mon ex. On représente parfois bien peu de choses dans le cœur des autres…

La décision du Juge des Affaires Familiales demandait à ce que ex-Monsieur quitte la demeure conjugale. Mais ex-Monsieur n’est jamais parti et me menaçait pour que je m’en aille. Mon avocat n’en pouvait plus de mes décisions insensées ! Et ce chez-moi qui était son chez-lui ne me correspondait plus. J’étais au contraire ravie de lui céder ses biens immobiliers et mobiliers. J’ai pris avec moi mes deux cantines, celles que j’avais emmenées depuis Tahiti. Mon chez moi se résumait à ces deux cantines où étaient mes trésors de Tahiti, mon ordinateur qui est ma mémoire de vie de bonheur et les affaires de mes enfants. J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Ma dévotion, ma dignité ont été piétinées injustement ! Mais mieux valait partir et recouvrer ma santé mentale pour pouvoir bien m’occuper de mes filles. Je n’ai eu aucun regret à partir parce que ce n’était plus un refuge où je me sentais protégée, tout m’y dégoûtait jusqu’à son uniforme. Je devais fuir !

Pendant cette période de ma vie où j’ai été chez-lui pendant des mois et que je n’avais pas de chez-moi. J’avais énormément besoin de ressentir la protection d’une figure paternelle, d’un homme protecteur. J’ai m’étais même demandé si je pouvais téléphoner chez les pompiers pour demander ce « service ». J’ai eu beaucoup de chance de trouver des bras protecteurs auprès de l’ancien meilleur ami de ex-Monsieur et à chaque fois que l’on se voit on se fait encore un gros hug-d’amitié. Une fois j’ai fait un beau rêve où je me blottissais dans les bras de mon meilleur ami dessinateur professionnel qui vit en Espagne. Et lorsque je lui ai raconté cela, il m’a dit qu’il avait pensé très fort à moi qu’il voulait me prendre ses bras et avait voulu que je le rencontre en rêve. Merci à ces deux hommes de leur amitié indéfectible.

J’ai réalisé que mon chez-moi (à défaut de n’avoir pas encore trouvé de logement) a été d’être dans les bras des personnes de figure parentale m’inspirant le sentiment d’être protégée telle une enfant.

4) Se sentir bien chez-soi, c’est se sentir enraciné

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Quand est-ce j’ai réalisé que j’étais de nouveau « chez-moi ? ».
C’était l’époque où je faisais des allers-retour dans mon ancienne ville parce que je n’avais pas encore trouvé de travail dans ma nouvelle ville. C’était un temps de sacrifice pour moi et à chaque fois le soir pensant que je ne pouvais plus tenir le coup… Il suffisait que j’arrive en gare, que je respire la fraîcheur de ma nouvelle ville pour que je retrouve ma bonne humeur et mon entrain, avant d’arriver chez moi vers 21h30… Et une fois la porte de chez moi franchie, ma petite voix me disait « Bienvenue à la maison » ! C’est vraiment un sentiment très réconfortant, je sentais mes batteries rechargées et une force incroyable comme si je pouvais tout supporter ! Je retrouvais ensuite la babysitter et la remerciais de s’être occupée de mes enfants. J’ai tenu le coup pendant une année... Puis ce temps de sacrifice a porté ses fruits, ma plus grande récompense a été de trouver un nouveau poste dans ma ville, à 5 minutes à pied de chez moi, je suis enfin sentie entièrement adoptée dans cette nouvelle ville ! Enracinée !

Le chez-soi, est un refuge puissant qui nous donne de la force là où on pensait ne plus en avoir. C’est une bouffée d’oxygène où rien et personne ne peut nous atteindre parce qu’on est comme enraciné dans ces lieux (on sait ce qu’on vaut, on sait d’où l’on vient).

5) Se sentir bien chez-soi, c’est gérer sa charge mentale

Apprendre à vivre ensemble

Je suis une personne ordonnée et organisée, et une fois devenue maman, cela est devenu encore plus important pour moi de bien gérer le foyer et d’assurer le bien-être de chacun. Et avec le divorce et ma nouvelle vie, je devais compter sur moi-même, toujours être forte, je me mettais la pression pour que mes enfants ne souffrent pas. Au début, nous étions trois puis quatre avec l’arrivée de Nounours. De plus c’est toujours nouveau pour moi de vivre en étant soi-même avec la personne que l’on aime. Ayant une très mauvaise expérience d’une vie à deux avec mes ex, il m’arrivait de me demander s’il n’était pas préférable que chacun vive de son côté. Mais Nounours est une personne patiente et tolérante. Chacun a pu se créer son coin d’intimité au coin de notre bureau. Il nous a fallu quelques ajustements.

Répartition des tâches

Il est arrivé dans une période de ma vie où j’étais vraiment à bout et je ne voulais pas rentrer chez moi parce que ce qui allait m’attendre n’était que des contraintes et des obligations. Ce qui me stressais par dessus-tout c’est de devoir toujours répéter les mêmes choses et pour finir cela finissait toujours en rapport de force avec mes filles qui sont en pleine dans la pré-adolescence et ne faisaient pas toujours les tâches que je leur demandais. Je n’en pouvais plus parce que je me sentais à chaque fois coupable du fait que je devenais agressive ! Ce n’est pas facile de vivre tous ensemble sous le même toit. Ce qui me mettais hors de moi c’est lorsque ces contrariétés se manifestent alors que j’étais malade ! Je me disais que je ne pouvais compter sur personne. J’ai compris plus tard sur la toile qu’une des causes principales est cette maudite surcharge mentale. Je mets enfin un mot à ce mal-être qui était en train de ronger mon mental au quotidien.

J’ai pu en discuter avec Nounours et il m’a aidé à bien établir des règles sur la répartition des tâches tout en chacun. Il a pris soin d’expliquer (zen et diplomate) aux filles, l’importance de respecter le temps de loisirs de chacun, il y a un temps pour les responsabilités et le temps de récréation. À nous d’être respectueux de ne pas empiéter sur le temps des autres. C’est cela j’avais l’impression que mon temps pour moi-même était souvent grignoté par les tâches qui étaient censées incomber aux autres mais qu’ils ne faisaient pas. J’ai aussi tendance à prendre la charge mentale des autres, à leur demander : tu as pensé à remplir ta bouteille d’eau, à prendre ton mouchoir, à prendre ton parapluie, à me faire passer le cahier pour signer un mot important… Cela m’a épuisé et je me suis sentie esclave de mon foyer. Maintenant il y a une nette amélioration et Nounours veille à ce que je n’ai pas à penser à tout et puisse lâcher-prise. Ce n’est vraiment pas facile à faire car depuis toute jeune, on m’a appris à être responsable et de se débrouiller seule, et dans un couple j’étais celle qui se souciait du confort des autres en me pliant en quatre.

Le chez soi doit être un lieu reposant après une longue journée épuisante. Ne devenez-donc pas esclave de votre foyer et n’hésitez pas à demander de l’aide, apprenez à lâcher-prise. Le chez soi doit être un lieu de partage et d’entraide avec une famille unie et aimante.

Et vous ? « Vous sentez-vous chez vous ? »
Que signifie pour vous « Être chez-soi ? »


Pour aller plus loin…

Livre « Un Autre Regard 2 » – Avec la BD « Fallait demander » sur la charge mentale.

J’ai été très contente d’avoir lu cette bande-dessinée dont l’auteur Emma a si bien illustrée ce que je vivais et ressentais dans mon quotidien. Elle nous montre également du doigt l’inégalité flagrante entre homme et femme.

Vous pouvez lire quelques extraits de ses planches sur son site emmaclit.com.

Chanson « Feels Like Home »

Cette belle chanson « Feels Like Home » m’a beaucoup accompagnée dans ma quête d’un chez-soi avec une vie partagée à deux.

It feels like home to me, it feels like home to me

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