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Ténor (2022)

Ce film a marqué un moment charnière dans ma vie. Il a donc une place particulière dans mes coups cœurs cinématographiques. Je l’ai visionné en plein vol à destination de Tahiti l’été dernier. Cela faisait 18 ans que je n’ai pas pu retourner sur mes terres d’origine et j’avais beaucoup d’appréhension. Supporter ce long voyage était super pénible, inconfortable et fatiguant. Il fallait donc bien s’occuper dans l’avion pour passer un bon vol. Alors j’ai choisi de regarder à bord le film « Ténor » dont le synopsis m’a bien plu. C’est l’histoire d’Antoine, un banlieusard et de Madame Loyseau un professeure cantatrice bourgeoise parisienne, deux univers qui se rejoignent grâce à l’amour de la musique.

Ce film a été une belle surprise du début jusqu’à la fin. Il m’a beaucoup émue parce que j’y ai vu des messages qui semblaient m’être destinés. C’était comme si c’était pour me rappeler toutes les choses qui m’ont fait vibrer et les raisons pour lesquelle je fais ce voyage. C’est vraiment incroyable cette synchronicité ! Je vous explique donc de quelle façon ce film m’a touchée.

Le combat de rue clandestin

J’ai été tout d’abord surprise de voir que le film ait commencé par un combat de rue clandestin. J’ai toujours eu beaucoup de respect pour ceux qui pratiquent les sports de combat (MMA, Catch, Boxe, etc), alors que je n’aime pas voir les dégâts des coups (ça fait mal !) mais j’aime beaucoup surtout écouter leurs histoires personnelles. Par exemple il y a celle de Gaëtan Le Bris : vidéo « Fight Klub » . Mais c’est surtout que j’associe leur amour pour le combat aux mots de Rocky Balboa  :

Je vais te dire un truc que tu sais déjà. Le soleil, les arcs en ciel, c’est pas le monde ! Y’a de vraies tempêtes, de lourdes épreuves, aussi grand et fort que tu sois la vie te mettra à genoux et te laissera comme ça en permanence si tu la laisses faire. Toi, moi, n’importe qui, personne ne frappe aussi fort que la vie, c’est pas d’être un bon cogneur qui compte, l’important c’est de se faire cogner et d’aller quand même de l’avant, c’est de pouvoir encaisser sans jamais, jamais flancher. C’est comme ça qu’on gagne.

Et comme actuellement je suis en plein tempête, j’essaye de ne pas justement flancher et de rester digne. Je sais que parfois le changement pour le meilleur passe par des moments pénibles et obscurs. Tout comme ce film qui démontre que sortir de notre zone de confort c’est de se découvrir des ressources insoupçonnées.

Madame Butterfly

Depuis que j’ai décidé d’être responsable de ma vie et de tendre vers ma légende personnelle, j’ai été témoin d’un phénomène incroyable avec l’apparition des papillons dans ma vie chaque jour. L’univers le fait savoir qu’il est à mes côtés qu’importe où je me trouve, il veille sur moi.

J’avais vu des papillons à l’aéroport, au duty free, mais aussi au moment de passer la sécurité, un passager avait un tatouage papillon. Puis je ne pensais pas pouvoir voir un papillon dans l’avion, confiné dans un espace restreint le jour suivant. Et bien si ! Cela a été un choc agréable quand j’ai vu apparaître cet album « Madame Butterfly » à travers ce film. De plus si vous regardez de quoi parle l’histoire de « Madame Butterfly », cela me fait rappeler que je ne dois pas être dans l’attente et faire ce que j’ai envie sans me soucier du résultat pour éviter d’être déçue. Alors je ne dois pas être déçue de ce voyage. Je dois profiter de mes vacances.

La poésie de Victor Hugo

Et là quelle surprise de les voir faire du rap sur le poème de Victor Hugo. Victor Hugo a bercé mon enfance et ce sont ses livres qui m’ont apporté l’amour des mots, de la langue française, de sa complexité et de sa beauté. Alors vous doutez bien que j’ai aimé ce passage du film !

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Victor Hugo, extrait du recueil « Les Contemplations » (1856)

Cette poésie est un hommage de Victor Hugo à sa fille Léopoldine noyée dans la Seine. Alors c’est aussi ce que je m’apprêtais à faire avec ce retour au fenua, terminer le processus de deuil de mon père décédé en 2016 et faire en sorte que ses meilleurs amis de France puissent lui rendre hommage en déposant des fleurs séchées à l’endroit où ont été dispersées ses cendres. Car nous n’étions pas présents à ses funérailles. La dernière fois que nous l’avions vu était en 2007. Quelle belle synchronicité ce poème !

Comment trouver sa place ?

Michel Laroque interprète à merveille le rôle de Madame Loyseau. Elle m’a profondément touchée. J’ai adoré chaque mot qu’elle a dit à Antoine. Elle est généreuse, aimante et bienveillante. Lorsque Antoine lui fait savoir qu’il ne trouve pas sa place, Madame Loyseau lui parle d’elle, de son expérience, de la façon dont elle a trouvé sa place. Sa place est là où elle s’est sentie envahie par l’amour, c’était lorsqu’elle était venue à l’Opéra.

Quand j’étais enfant je n’ai jamais imaginé être cantatrice, ma mère n’était pas d’accord elle voulait un garçon, je ne l’intéressais pas, elle ne m’a jamais prise dans ses bras et mon père était lâche. Alors je n’ai pas été maltraitée mais j’ai manqué l’essentiel, j’ai manqué d’amour, et un jour un professeur du lycée nous a emmené à l’opéra et là j’ai été envahie par l’amour, il y en avait partout, l’amour du compositeur pour sa musique, l’amour des personnages entre eux, l’amour des chanteurs pour leur métier, l’amour du public pour eux et ce soir là je ne suis pas rentrée. Et après je ne suis plus jamais retournée chez moi.

– Antoine : Et votre famille ne vous manque pas ?

Non, ma famille c’est cette maison. Quand je suis arrivée elle m’a accueillie les bras ouvert comme si elle m’attendait depuis des années

Je vous laisse écouter la chanson « Ma Place » de MB14. L’Opéra Garnier est vraiment magnifique. J’aimerais beaucoup le visiter.

Antoine,
Si je vous écris c’est que je ne peux pas être à vos côtés le jour de l’audition. Vous savez il faut croire au destin et c’est ce destin qui m’a mise sur votre chemin le jour où nous nous sommes rencontrés. Notre voix qui m’a fait revivre mes premières émotions de l’opéra. Si je croyais en lui je dirais comme Dieu, je voudrais vous voir toucher les étoiles mais je crois qu’au présent, les étoiles j’en suis proche plus que vous puisque le destin a d’autre projets pour moi. Je n’ai pas eu d’enfants mais j’ai fait naître des talents, des carrières, de l’art, de la beauté, et la lumière que j’ai trouvé en vous Antoine m’a rendu très heureuse. Essayez de ne pas être en colère, dites-vous que la plupart des gens ne vivent pas leur vie et que vous avez de la chance. Vous avez peur de ne pas être à votre place c’est normal mais vous avez cette étincelle essentielle, il ne vous reste plus qu’à croire en vous.
Rappelez-vous toujours le jour où nous nous sommes rencontrés, vous m’avez suivie. Rappelez-vous de tous ces cours, vous n’avez jamais renoncé. Vous aurez été mon dernier élève et le dernier très beau cadeau que la vie m’a fait. L’amour est immense et on ne sait jamais où peut vous conduire une commande de sushi. Croyez moi Antoine, vous êtes vraiment à votre place. Ah une dernière chose que je voulais vous dire, vous aviez raison, 2pac c’est trop de la bombe, je vous embrasse.

La lettre de Mme Loyseau est magnifique. C’est encore une fois ce que je devais entendre parce qu’il est possible que ça se passe mal avec ma famille… Je suis d’accord avec Mme Loyseau qui parle du destin et que l’amour est immense et partout. Alors je sais que ce voyage à Tahiti fait partie d’une opportunité, d’un heureux hasard, et que cela va m’amener à quelque chose de plus grand sans que je sache de quoi il s’agissait pour le moment. Mais je sais qu’après ce voyage, je saurais clairement où est ma place et ma maison. D’ailleurs à ce jour, je suis à ma place, tout comme Mme Loyseau, un endroit où je suis envahie par l’amour.

Pour conclure

C’est un film qui se regarde avec plaisir et nous fait ressentir de belles émotions. Cela nous montre qu’il y a ces belles rencontres qui nous permettent de réaliser notre rêve. C’est à nous de les attraper au vol. Et là, c’est à nous de se mettre au travail, il faut croire en nous !!


A découvrir

Album de Tupac 2Pac « All eyez on me » (1996)

Opéra Madame Butterfly

Madame Butterfly est inspirée d’une histoire vraie. Celle d’une geisha au nom de Cio-Cio-San (qui signifie papillon) qui a été séduite par un officier américain Benjamin Franklin Pinkerton. Il quitte le Japon laissant son épouse l’attendre durant trois années jusqu’à ce qu’elle reçoit une lettre de rupture alors qu’elle a mis au monde leur fils. Son époux revient au Japon accompagné de son épouse américaine Kate… ils sont venus chercher l’enfant… Cio-Cio-San a compris la situation, accepte… et se suicide par jigai.

Traduction Paroles « Un bel di vedremo »

Victor Hugo « Les Contemplations » (1856)

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