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La légende de Zatōichi : le masseur aveugle (1960-1980)

[Japon] Zatōichi 座頭市 – Série de 26 films (1960 à 1989)

C’est Nounours qui m’a fait découvrir cette saga en me lançant « Zatōichi, tu connais ? » Mais non, je ne connaissais pas vraiment. J’avais juste vu la bande-annonce du film joué par Takeshi Kintano, mais le look du personnage ne m’avait pas inspiré…

Nous suivons les aventures de Zatōichi, un masseur aveugle itinérant, qui est en fait un yakuza (un mercenaire) au talent de sabreur exceptionnel, parcourant le Japon : une âme solitaire qui erre et lutte contre l’injustice. 

Une aventure et une découverte esthétique

Une série de films que j’adore ! C’est captivant et très divertissant,  à tel point que j’étais sans arrêt à dire à Nounours « On regarde l’épisode suivant de Zatōichi !!! » Nous retrouvons toujours les même ingrédients : combat, corruption, injustice, duel, et pourtant je ne m’en lasse jamais car c’est toujours une aventure et une découverte esthétique. Les films, réalisés de 1960 à 1989, n’ont pas trop vieilli. Les deux premiers films sont en noir et blanc, mais cela n’enlève rien à la beauté du film, au contraire, lorsque nous avons vu avec surprise que le 3ème film était en couleurs, nous avons trouvé cela dommage… C’est comme si avec la couleur, le film en gagnant une qualité en perdait une autre…

Film 1 : Le masseur aveugle

Ces films sont riches en émotions et sont un réel plaisir pour les yeux : les prises de vue de la nature sont magnifiques, j’ai l’impression de me retrouver devant des tableaux ! Ils nous offrent des moments de plénitude et de silence face à la dureté de la vie. Nous rendant ainsi contemplatifs de cette beauté naturelle qui ne triche pas. Cela m’est une invitation au voyage et à la poésie !  

Film 3 : Un nouveau voyage
Film 4 : le Fugitif

Le personnage Zatōichi

J’ai été immédiatement séduite par le personnage Zatōichi joué par Shintaro Katsu. L’acteur est très fort et joue merveilleusement bien son rôle ! Zatōichi est très attachant et attendrissant, j’aime sa voix qui reflète sa personnalité. J’aime son rire moqueur qui laisse croire aux autres qu’il n’est qu’un pauvre aveugle auquel il ne faut pas prêter attention. Il a une démarche et des mimiques qui sont bien drôles, ainsi qu’un look bien à lui, qui lui confère un certain charme. Malgré son handicap, Ichi (prononcé avec douceur par les nombreuses femmes qu’il croise), ébranle les cœurs avec son sens de la justice infaillible et incorruptible. Pourchassé sans cesse, il ne peut se permettre d’avoir une vie normale. Respectueux des codes du yakuzas, il devient souvent l’ennemi des clans qui agissent mal. Il y a une sérénade chanté par lui, qui me plaît beaucoup, les paroles sont fatalistes car il finira toujours en loup solitaire.

Son maniement au sabre est exceptionnel et est craint par les gens du Milieu. Il y a beaucoup de morts sur son chemin, cependant, au regard de la violence de la société et des codes, les morts perpétués par Zatōichi semblent inévitables et cela le déchire intérieurement.  Ces films dépeignent une Vie cruelle faite d’injustice et dans laquelle Zatōichi semble ne trouver sa place nulle part. Les gens suivent un code de l’honneur, qui les contraint à la vengeance au mépris de leur vie, attaquant bien souvent sans le connaître Zatōichi. Un cercle vicieux engendrant la violence et la mort.

Je constate qu’à cette époque la vie est courte pour beaucoup, et que le rôle de la femme est difficile. Celles-ci peuvent être vendues, exploitées, violées. C’est la loi du plus fort, et les yakuzas dégainent leur sabre et tuent à la moindre contrariété… C’est pourquoi Zatōichi se retrouve si vite imbriqué dans des rixes sanglantes malgré lui !

Film 7 : La lame

Le Japon d’antan et sa culture

À travers lui, je découvre le Japon d’antan et sa culture : les chants, la musique, les festivals, les femmes qui se noircissent les dents, les jolis kimonos qu’arborent les jeunes femmes et petites filles (un peu de couleurs dans le monde noir des yakuzas). 

Sa façon de manger est rigolote comme tout, il a toujours l’air très affamé et croque à belles dents dans ses boulettes de riz, ces fameux onigiris (Ça m’a donné envie d’en manger aussi et j’ai essayé d’en faire). 

Mes onigiris fait maison

Il sait jouer du Shamisen un instrument de musique. Dans un épisode, il amuse la galerie de yakuzas avec un Rakugo.

Il y avait un film où on lui avait offert une poupée daruma : c’est une poupée très ronde dont les yeux ne sont pas dessinés. On doit dessiner un œil en faisant un vœu, et le deuxième une fois celui-ci réalisé (héhé, je ne vous dirais pas mon vœu !) Bien sûr, une poupée en quête d’yeux donnée à un aveugle a une dimension symbolique. (J’ai eu ma poupée daruma dans la NihonBox ; un peu après avoir regardé le film, quelle coïncidence ! Et j’étais très contente de l’avoir car cela m’a fait penser à Zatōichi, et je savais ce qu’elle représentait !)

C’est une série de films que je vous recommande vivement ! À chaque fois, cela a été une surprise de redécouvrir Zatōichi, il peut se montrer très courageux mais aussi très vulnérable (face aux enfants notamment). C’est toujours un réel plaisir de suivre ses aventures tel un roman que l’on savoure et qui nous fait rêver de ce Japon médiéval, et des vrais gens qui y vivaient.

Un commentaire

  • Nounours

    Un très beau résumé. Cette série de films m’a beaucoup marquée aussi. S’il ne fallait en voir que deux, je conseillerais les deux premiers, qui sont en noir et blanc, l’esthétique y est vraiment recherchée. On est loin des boum boum des films d’action actuels, au contraire chaque scène y est travaillée, le silence et l’immobilité sont aussi bien exploités. Bref, de beaux moments passés à regarder ces films ♥

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