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Billy Elliot (1999)

Billy Elliot est un film très inspirant sur la danse et comment être véritablement soi-même. 20 ans après j’aime toujours autant ce film. C’est une pépite, c’est de l’art ! L’histoire est inspirée du danseur britannique Philip Mosley du Royal Ballet, et d’un fait historique important qui s’est passé en Angleterre en mars 1984 : la longue grève des mineurs. Le réalisateur a su avec brio faire évoluer une belle histoire dans une situation sociale très critique.

C’est l’histoire de Billy Elliot est un jeune garçon de 11 ans qui vit avec son père Jackie, veuf et son frère Tony. Son père et son frère sont mineurs de père en fils et ils sont grévistes. Le quotidien de Billy est d’aller à l’école, de s’occuper de sa grand-mère (qui n’a pas toute sa tête) et d’aller à son cours de boxe. Mais depuis que le cours de danse occupe la même salle que son club de boxe, il a laissé la boxe pour s’adonner à la danse classique ! Billy cache sa pratique à son père et à son frère parce que ce sport « de filles » est très mal vu car étant associé à l’homosexualité. Qui a t-il de mal à danser ? Est-ce mieux d’être danseur ou être mineur ? Ce sont les questions que Billy s’était posées…

J’aime beaucoup la façon dont le film évolue en mettant l’accent sur les différences : boxe/danse, grévistes/policiers, Billy/son père et frère. Les images visuelles sont marquantes car j’ai trouvé qu’elles délivrent de forts messages sur l’acceptation de l’autre dans ses différences. La vie de Billy Elliot est donc remplie d’événements marquants qui m’ont touchée en plein cœur.

La boxe ou la danse ?

Voilà Billy sur le ring ! J’ai trouvé marrant cette scène car il s’est mis à bouger dans tous les sens au rythme de la musique du piano de danse du cours d’à côté. Les commentaires du coach, à caractère sexiste, nous laisse penser que Billy a toujours eu cette façon de bouger et qu’il n’a pas fait beaucoup de progrès !  : « Tu ne vas pas remettre ça, c’est un combat d’hommes pas un pied dansant ! »  ; « Tu fais honte à ton père avec les gants de ton père !! ». A cette époque les activités étaient classées par genre : la boxe pour les garçons et la danse pour les filles.

J’ai trouvé cocasse ce plan visuel, le père Jackie qui observe au loin son fils avec vue sur les danseuses. J’ai aimé le plan américain sur Debbie, une danseuse qui a vu Billy se faire battre par son adversaire. Son regard semble dire « Mais pourquoi il continue cette activité qui ne lui correspond pas du tout ? »

À la fin du cours, il est puni par son coach, il doit travailler au sac de frappe tout en lui ordonnant de remettre les clés du gymnase à Mme Wilkinson, la prof de danse. C’est ainsi que Billy a pu découvrir le cours de danse. Debbie, qui n’est autre que la fille de Mme Wilkinson, lui a demandé de se joindre à elles. Il lui a répondu d’un NON catégorique. Mais dans ce plan visuel, nous découvrons avec surprise que Billy a changé d’avis en voyant des chaussures de boxe parmi les chaussons de danse !

De nos jours, les activités classées par genre sont moins vues comme telles dans la société. C’est difficile de faire changer les mentalités, notamment dans le sport à haut niveau où les inégalités sexistes existent toujours comme le montre ce récent reportage sur ARTE « Toutes musclées ».

De par ma pratique sportive de contact tel que la boxe et le roller derby, je suis contente de montrer à mes filles que les activités n’ont pas de genre, que les filles peuvent le pratiquer sans problème, et ce n’est pas du tout violent. Elles sont une source de plaisir et améliorent l’état de notre condition physique et notre santé. Mais surtout elles boostent notre confiance en soi en affirmant ce que nous sommes. Les bonnes sensations et émotions que nous procurent une activité sont le plus important et non le genre attribué.

Un hymne à la tolérance

J’ai beaucoup aimé la façon dont le film traite le sujet de l’homosexualité. Le père de Billy a été furieux lorsqu’il a découvert que Billy dépensait les 50 pence dans un cours de danse plutôt que de boxe depuis des mois. Billy sait pertinemment la raison pour laquelle son père ne souhaite pas qu’il fasse de la danse. Les danseurs ne sont pas que des tapettes (terme utilisé dans le film) et il a cité le danseur Wayne Sleep pour sa musculature. Jackie n’écoute pas les arguments de Billy et lui interdit de pratiquer la danse et la boxe ! Il s’occupera uniquement de sa grand-mère.

Plus tard, Billy a découvert que son meilleur ami Michael est homosexuel, habillé avec la robe de sa sœur. Michael trouve cela normal puisque son père se travesti aussi avec les robes de sa mère en cachette. Je constate que son père, adulte, a peur du jugement des autres alors j’ai trouvé formidable que Michael soit beaucoup plus tolérant et brave car il a dévoilé à Billy ce qu’il est et aime. Et puis il n’a porté aucun jugement sur son père.

Puis j’ai aussi beaucoup aimé lorsque Michael a avoué ses sentiments pour Billy qui ne l’a pas rejeté. Il lui a fait bien comprendre qu’il aimait la danse mais qu’il n’était pas gay. J’ai trouvé la réaction de Billy tolérante en acceptant l’orientation sexuelle de son meilleur ami, et en lui assurant leur amitié et son affection à son départ à Londres. De plus son ami Michael est homosexuel alors qu’il ne fait pas de la danse. Ce film nous montre clairement les stéréotypes sexistes et jugements de la société. Il nous invite à accepter l’autre avec ses différences tel qu’il est avec ses choix de vie.

La violence de la grève

Chaque scène nous fait rappeler sans cesse le contexte social difficile où évoluent les protagonistes. Les enfants vivent en permanence à proximité des policiers et ne font plus attention à leur présence car ils font partie du décors ! Par exemple il y a cette scène où Debbie fait glisser le bâton tout le long du mur puis continue à le faire alors qu’elle a quitté le mur sur les boucliers des policiers tout en continuant à parler avec Billy.

Le réalisateur a su m’émouvoir en passant d’une scène à une autre en jouant sur le contraste visuel entre violence et douceur. C’était comme s’il y avait deux mondes où tout semble les opposer alors qu’il suffit de faire preuve de tolérance, d’ouverture d’esprit, de curiosité ou tout simplement d’amour. Chaque jour est un combat pour les grévistes mais aussi un combat personnel pour Billy. En effet, le fait de ne pas être soutenu par sa famille et d’être brimé est une forme de violence. Mais heureusement qu’il a le soutien de Mme Wilkinson et que sa famille l’ont compris. Bientôt ils verront tous une issue positive de par leur détermination, persévérance et patience !

Les objets personnels

La lettre de la mère de Billy

Billy a accepté de prendre des cours particuliers en secret avec Mme Wilkinson gratuitement. Pour leur première séance, elle lui a demandé d’apporter des objets personnels afin de donner des idées à sa chorégraphie : un t-shirt, une lettre de sa mère, un ballon, une cassette de musique « I love to boogie » de Tony Rex.

Il a apporté une lettre que lui avait laissée sa mère pour ses 18 ans mais qu’il a déjà ouverte avant. Mme Wilkinson la lit à haute voix et c’est lettre très émouvante où sa mère l’encourage à « être toujours lui-même ». Je pense que tout parent, adultes, devraient prendre exemple sur ce film pour encourager nos enfants à se choisir, à être authentique !

Je suis fière de t’avoir connu, je suis fière que tu sois mon fils. Sois toujours toi-même.
Je t’aime à chaque instant. Maman.

Lorsque Mme Wilkinson a répondu que sa mère devait être une femme exceptionnelle, la réponse de Billy m’a beaucoup surprise : « Non, c’est juste ma maman ». Il a bien raison car l’amour n’est pas exceptionnel car tout le monde peut être exceptionnel si on agit par amour. J’ai donc trouvé exceptionnelle Mme Wilkinson, c’est la raison pour laquelle Billy peut facilement s’ouvrir à elle. Un point que je déteste chez Mme Wilkinson, c’est de la voir fumer tout le temps devant les enfants. Cela m’a fait rappeler qu’enfant je détestais l’odeur et la fumée de cigarettes dans la salles de jeu de mahjong où jouais mon père. Je pense que tout le monde peut être spécial/exceptionnel aux yeux de tous en étant soi-même.

Le piano

Billy aime bien jouer à ce piano qui appartenait à sa mère. Il ne sait pas y jouer mais c’est sa façon d’être en lien avec sa mère car elle l’autorisait toujours à pianoter au hasard sur les touches. Maintenant cela énerve son père dès que Billy pianote. Alors lorsque que j’ai vu Jackie démolir le piano afin de pouvoir l’utiliser comme bûches pour se réchauffer pour les fêtes de Noël, je pouvais sentir que cela devait être une décision très difficile. Et au moment où Billy a ajouté un morceau du piano dans la cheminée, Jackie s’est soudainement mis à pleurer car il sait que Billy tenait à ce piano. Ce tableau est un déchirement.

J’aime beaucoup la place qu’occupe la défunte mère dans leur vie. Elle semble agir comme un ange qui permet la réconciliation, l’amour et la tolérance. Tony a toujours été bourrin envers Billy alors lorsqu’il a dit à Billy : « Papa a raison, Maman aurait dit oui » J’ai trouvé que c’est une belle déclaration d’amour.

C’est salvateur de porter en soi une personne qui nous inspire et nous rend forte. C’est le cas de Billy qui a gardé précieusement la lettre de sa mère jusqu’à connaître par cœur les mots. Parfois il m’arrive de chercher la force auprès de mon père décédé quand j’en ai assez des difficultés. Ce sont des scènes qui m’ont profondément émue parce que les objets personnels sont pour moi des trésors intimes qui sont chargés d’émotions d’amour.

Être-soi

Je sais, ce n’est pas facile d’être soi et le parcours de Billy en est la preuve. Mais il continue à être lui, à danser librement dehors pour se défouler, à courir, sauter, danser pour exprimer toutes ses émotions de feu sans s’apercevoir que son frère Tony l’a vu. Alors c’est une bonne chose que Tony puisse le voir danser!

Ce n’est pas facile de continuer à croire à ses rêves, il y a des moments de vulnérabilité et on craque. Billy a dit des mots qui ont dépassés sa pensée à Mme Wilkinson et elle l’a giflé, regrettant son geste. Mais une étreinte suffit à apaiser les cœurs. Toutefois, il n’a pas abandonné l’idée d’être danseur même si cela crée beaucoup de tensions de devoir le cacher à sa famille et de subir les conséquences d’une longue grève, de manquer de ressources financières.

Ce jour est enfin arrivé où Billy s’est affirmé auprès de son père ! Le soir de Noël, Jackie a surpris Billy en train de s’amuser avec Michael vêtu d’un tutu. Billy n’a pas pris peur et a montré à son père ses talents de danseur ! Parfois les mots ne suffisent plus, les actions sont beaucoup plus parlantes ! C’est une très belle scène qui reste le père sans voix et qu’il a compris que Billy a la danse dans le sang !

Alors Jackie veut réaliser le rêve de Billy mais comment faire ? Il a décidé d’aller travailler à la mine en le cachant à son fils Tony ! Surpris par son fils qui le rattrape, Jackie craque et pleure sous le regard d’autres mineurs ! Tony a rassuré et consolé son père. C’est beau de voir que l’enfant est une personne et qu’il est en capacité de prendre soin et de consoler un parent. Et depuis cette scène, un nouveau lien s’est tissé entre eux, la reconnexion d’amour est présente. Mais le regard des gens a aussi changé, ils font preuve d’une grande solidarité !

J’ai donc été très agréablement surprise de voir que le coach se montre généreux pour aider Billy à réaliser son rêve. Il lui donne toutes ces économies en pièces 50 pence pour qu’il puisse payer les frais de voyage pour passer l’audition au Royal Ballet à Londres. J’ai trouvé marrant le tablier de Tony, n’est-ce pas un clin d’œil aux stéréotypes sexistes ? Faire la cuisine et le ménage ne sont-elles pas des tâches représentatives des femmes et être un objet de plaisir pour les hommes avec de la lingerie fine ? Pour moi ce film montre qu’être soi-même ce n’est pas être en conflit avec les autres, c’est plutôt amener les autres à une compréhension plus profonde de leurs différences. Et cela est donc plus facile de faire tomber les barrières et les jugements !

Le mouvement, c’est la vie !

Le ton du film est très vite donné par le fait de sauter en l’air en faisant milles figures ! Nous faisant rappeler qu’enfant nous avons aussi aimé sauter dans notre lit, danser, bouger ! Tout est vivant. Billy n’arrête pas de bouger, de courir et de comprendre qu’il se sent bien en dansant !

Le mouvement c’est la vie ! Je pense qu’il est important de s’approprier notre corps et de lui laisser sa place dans notre quotidien, de danser, de faire une activité physique, de mettre tout simplement du mouvement dans notre vie. C’est un bon régulateur de gestion du stress et de ses émotions ! Et je le vois à travers leur mouvement leurs émotions fortes, joie et colère ! Alors j’ai beaucoup aimé lorsque le père s’est mis à courir pour annoncer la bonne nouvelle à ses copains mineurs !

Une fin magistrale

La fin du film est un condensé d’émotions fortes ! Le regard du père est saisissant, plein d’émotions, lorsqu’il a vu le jeté magistrale de Billy qui entrait sur scène. Cela résume toute la force de ce que l’humain peut accomplir pour réussir sa vie !

Le danseur qui interprète Billy adulte est le danseur Adam Cooper. Si vous êtes curieux au sujet du ballet version homme, je vous invite à regarder ci-dessous le ballet de Mattew Bourne. Le réalisateur est un génie pour conclure le film par le lac du Cygne car ce n’est pas anodin que Billy ait découvert la musique de Piotr Tchaikowski « Le Lac des Cygnes » dans la voiture de Mme Wilkinson. C’est ainsi qu’il a connu l’histoire tragique de cette romance.

« Quand je danse, je me sens bien, j’oublie tout, j’ai la sensation de disparaître, je sens un changement dans mon corps, comme s’il était en feu, je me sens comme un oiseau, comme s’il y avait de l’électricité en moi ».

C’est la réponse de Billy pour répondre à la question de ce qu’il ressent lorsqu’il danse. Alors je vous encourage à mettre du mouvement dans votre vie et à être toujours vous-même !


Le Ballet Le Lac du Cygne

C’est vraiment une belle idée d’interpréter le lac des cygnes avec la force et la sensibilité masculine ! Ce ballet aussi n’a pas de genre non plus, c’est juste que le réalisateur et danseur Matthew Bourne voulait raconter l’histoire d’un homme sans amour dans sa vie où toutes personnes de toutes orientations sexuelles peuvent s’identifier facilement.

Ballet de Mattew Bourne (1995)

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