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Quel est votre histoire alimentaire ?

L’influence familiale

Bien manger pour bien travailler

J’ai grandi avec des parents agriculteurs et j’ai gardé de très bon souvenir de cette abondance que procuraient les terres fertiles de Tahiti. Je me vois encore grimper dans les arbres pour cueillir les ramboutans, je vois mon père me montrer un joli régime de bananes bien mûres avec lequel je pourrai faire des crêpes bananes à la tahitienne (parce que je les prépare très bien, si si hihi). Ma mère cuisinait tous les jours, j’aimais ses bons petits plats de la cuisine chinoise.

Alors lorsque je suis arrivée en France, cela m’a fait tout drôle de devoir acheter mes bananes en supérette et les ramboutans en boîtes de conserves…

Je ne m’étais jamais demandé si nous mangions équilibré, sainement. Mes parents ont connu de dures pénuries alimentaires dans leur pays natal étant enfant. De ce fait ils ont toujours fait en sorte que nous mangions à notre faim avec des plats qui nous font plaisir. Chez nous, rien n’est perdu, les restes partaient au compostage, aux canards et aux animaux domestiques.

Après un dur labeur dans les champs, le repas était pour nous une récompense et ma mère veillait toujours à cuisiner des plats qui nous fassent tous plaisir. De ce fait pour moi, bien manger, c’est nourrir notre corps pour pouvoir avoir l’énergie pour travailler. De plus, je pouvais sentir l’amour de mes parents à travers le repas familial.

Pourquoi j’aime manger ?

J’ai adoré mes années au Collège de Papara ou je mangeais des plats délicieux à la cantine. C’était mon seul plaisir, et le seul réconfort que j’avais à l’école puisque je n’aimais pas le système scolaire.

Je me rappelle lorsque nous étions des enfants et que ma sœur a essayé de cuire nos premières crêpes en suivant la recette provenant du livre « Picsou Géant ». J’ai trouvé cela incroyable ! Puis à l’âge jeune adulte, c’est ma sœur qui a cuisiné pour la première fois un plat occidental : un gigot d’agneau à la menthe pour nous tous. Puis une fois revenue de France, elle nous a fait découvrir sa salade au chèvre chaud et son poulet aux pruneaux.

L’alimentation est donc pour moi un réconfort lié à un souvenir d’enfance : l’héritage culinaire de ma maman et la curiosité de ma sœur à cuisiner des plats occidentaux dans notre demeure mais aussi je regardais avec émerveillement les magazines de cuisine dans les boutiques, je voyais un monde culinaire rempli de trésors et de mille saveurs.

L’alimentation dans un couple

Lorsqu’on vit en couple, cela implique à s’adapter aux goûts de l’autre et à s’accorder pour que l’on mange des choses que l’un et l’autre aiment manger. Le plus souvent, je suis en charge de la cuisine car j’aime cuisiner et je suis souvent plus douée que ma moitié, mais un coup de main en cuisine ne se refuse pas.
Avec me ex-compagnons, tout comme vis-à-vis de l’argent, nous avions des rapports très différents face à la nourriture. J’ai beaucoup appris de mes ex.

Bannir les produits laitiers et industriels

Je ne me souciais de mon alimentation jusqu’à ce que je rencontre mon ex-Vendeur-de-Rêves. Pour lui, manger sainement c’était bannir les produits laitiers et les produits industriels. J’avais déjà goûté un lait de soja à Taiwan, il avait un goût vraiment particulier que je n’avais pas du tout aimé, et j’étais resté là-dessus. À l’époque de Vendeur-de-Rêves, le seul lait végétal en vente dans les supermarchés tahitiens était le lait de soja. J’ai donc goutté à nouveau, pour manger avec mes céréales au petit déjeuner. Et là, surprise, le goût était très différent et j’ai bien apprécié. C’était une belle découverte. Mon ex aimait beaucoup la cuisine asiatique, j’étais ravie de pouvoir cuisiner chinois avec des ingrédients sains. Sur le tard, j’ai réalisé à mes dépends qu’il était du genre à imposer sa façon de manger, et que j’avais dû me priver de manger plein de choses que j’aimais, comme la mayonnaise. Ce qui était aberrant et hypocrite, c’est que malgré ses exigences, il était le premier à s’empiffrer au fast-food dont les plats sont largement industriels.

Pour moi, ce n’était pas un exemple à suivre pour une alimentation saine et équilibrée, car ses contradictions étaient nombreuses, et ses règles variaient trop avec son humeur du moment. De plus, il était insensible au travail de la terre, il avait plutôt un rapport avec la terre qui est plus sur l’esthétisme, il aimait plutôt les beaux jardins paysager.

Manger pour vivre

Avec mon ex-« Monsieur », il n’était pas du tout sensible à la gastronomie, et encore moins à l’effort que je faisais de cuisiner un bon et joli plat. Rien de plus. Pour lui se nourrir est un besoin primaire qui est indispensable à satisfaire, tant qu’il y avait quelque chose à table, c’est le plus important.

Curieusement, c’est la partie de ma vie que j’aimais beaucoup parce qu’il ne m’imposait rien gastronomiquement parlant. Au contraire, étant en France, je pouvais ainsi m’adonner à la cuisine française. J’ai commencé à m’abonner aux magazines Cuisine Actuelle que j’adore, à collectionner les fiches cuisines. À mon premier Noël, la grand-mère de « Monsieur » m’a offert mon premier livre de desserts, 1000 recettes 1000 photos. J’aimais regarder toutes ces images, cela devenait frustrant de ne pas pouvoir les savourer… J’avais l’impression que c’était inaccessible. La mère de « Monsieur » m’a donné des fiches de cuisines de ses magazines télé. Elle faisait de la cuisine traditionnelle et ça me plaisait beaucoup de les voir mettre ses petits plats dans les grands. Et pendant les grandes fêtes, elle sortait l’argenterie. J’ai trouvé cela très beau. J’ai été toujours agréablement surpris la façon dont elle dressait la table.

Je me suis dit que j’aimerai beaucoup aussi avoir ma propre « ménagère » pour les jours importants à célébrer. Cela m’a beaucoup plu l’idée de pouvoir bien manger mais dans de la jolie vaisselle, c’est encore mieux. Ça stimule notre sens visuel et j’ai réalisé que le choix de l’assiette (grande, petite) peut jouer sur la façon de déguster le repas. Je préfère en général manger à la chinoise : dans des petits plats dans lesquels je peux piocher.

Le déclic une fois devenue parent : donner le meilleur pour son enfant

Puis en devenant parent, j’ai vraiment voulu donner le meilleur pour mes enfants. J’ai eu la chance d’avoir une super pédiatre qui m’a donné de bons conseils alimentaires qui rejoint mes intuitions : elle demandait que je cuisine moi-même, faire des purées, une patate, une salade, une carotte, une cuillère à soupe de viande hachée et le tour est joué ! Pour le goûter, un morceau de pain complet avec un morceau de chocolat, c’est mieux que des gâteaux industriels trop sucré et leur emballage plastique ! Pour la boisson : de l’eau ou un bon jus de fruit fait maison. Manger des fruits régulièrement. Et toujours prendre des yaourts nature, auxquels ajouter des confitures de toutes sortes ou des fruits de saison. Ce sont des notions qui n’étaient pas difficiles à appliquer car j’ai grandi en cuisinant tous les jours. Je ne grignote pas et je n’aime pas les bonbons. Et les biscuits apéritifs industriels que j’aime, sont introuvables en France ! (Jusqu’en 2018 où j’ai vu leur apparition à Auchan)

D’après l’expérience de ma pédiatre, une bonne alimentation est le premier remède naturel contre tous les maux (et intuitivement cela me parlait !). Un enfant qui mange bien a de bons résultats à l’école, se sent bien dans sa tête et dans sa peau (bon, je reconnais, la nourriture ne suffit pas, mais elle aide). D’ailleurs je félicite ma pédiatre, car avec mes enfants on ne la voyait qu’une ou deux fois par an pour les contrôles et vaccin.

Privation de tout !

Mon ex-Hacker est encore pire que mon ex-vendeur-de-rêves, plein de contradiction. Il n’arrêtait pas de se plaindre de la malbouffe monnaie courante dans la société, mais il ne faisait rien. Il nous privait, mes filles et moi, de beaucoup de choses sans proposer d’alternatives. À moi de faire tout le travail de recherche de plats et d’aliments qui convenaient à tous, c’est à dire qui convenaient à lui. Au moins, grâce à lui, j’ai appris à bien lire les étiquettes sur les emballages. Pour le reste, il n’était pas curieux. Il s’empiffrait chez les autres pour ensuite les critiquer par derrière : « ils mangent trop de viande, trop de [ci] et [ça] ». Ce faisant, il nous imposait ses choix en râlant après les autres ou après moi. Le pain du boulanger ce n’est pas bio, faut faire du pain fait maison… Je dois faire du pain maison. À croire que la nourriture devait sauter dans son assiette par miracle selon ses désirs !

Après ma rupture avec mon ex-hacker, j’ai compris que pour que cela marche dans une relation amoureuse, il faut également être sur la même longueur d’onde concernant les habitudes alimentaires. Pouvoir respecter l’autre, son régime alimentaire et ses préférences, et partager les tâches et les responsabilités.

Les produits alternatifs

Libre de mes choix alimentaires, j’ai commencé à trouver des produits alternatifs pour que mes filles grandissent bien, à retrouver de la confiance et de l’assurance pour exécuter enfin les plats se trouvant dans les magazines ! J’ai acheté toutes sortes de lait végétaux. C’est le lait d’avoine que je préfère, il va si bien avec mes pâtisseries ! J’utilise aussi le lait d’amandes, le lait soja-chocolat… J’ai tout essayé. C’est merveilleux !

Puis une fois en couple avec Nounours, je vois qu’il apprécie beaucoup ma nourriture et mes efforts pour manger sainement. J’ai été agréablement surprise de voir que chez ses parents, ils mangent sainement. Maman-Nounours m’a fait découvrir pas mal d’autres produits alternatifs, par exemple le sucre de fleur de coco et différents types de farine (châtaigne, avoine, riz, etc.), ses confitures de châtaignes fait maison, ses pots de légumes du potager, ses menthes séchées, son sirop de menthe artisanal, ses bons petits plats etc… J’ai découvert leur caverne culinaire et leur potager coloré !

Je suis épanouie dans ma cuisine. Je sens ce que je fais cela à un sens car Nounours est fan de ma cuisine et j’ai plein de compliments de sa part. Cela m’est donc très motivant de cuisiner mais surtout de pouvoir retrouver les raisons liées à mes souvenirs d’enfance, l’amour, le partage et la curiosité culinaire ! Ce sont des sentiments que je n’ai pas retrouvé auprès de mes ex-compagnons.

Quand les copines de mes filles viennent à la maison, j’essaye de les sensibiliser avec mes crêpes au lait végétal, ou gaufres à la châtaigne…

En adoptant cette voie, mon goût a changé, je mange moins salé (je ne supporte plus les plats à la cafétéria au travail car trop salés) et surtout moins sucré, je sucre beaucoup moins mes pâtisseries maison !

La cuisine : une grande richesse

Un don de soi

J’aime cuisiner parce que c’est un don de soi, du temps et de l’amour que l’on véhicule à travers les plats.

C’est pourquoi j’ai beaucoup de plaisir à préparer des paniers repas pour mon Nounours pour son travail, ou des bentos pour nos pique-niques. Nounours n’est pas insensible à mes bentos et j’ai droit à plein de compliments hihi. Alors lorsque j’ai lu le livre l’heure du bentô, j’ai adoré voir une histoire cachée derrière chaque bentos !

De plus lorsque je me sens très triste, je me fais des petits plats pour reprendre du poil de la bête ! Et là je me sens mieux, je me donne de l’amour, je prends soin de moi. Je me fais plaisir et personne d’autre peut le faire à ma place pour nourrir mon esprit et mon corps ! Je suis convaincue que la cuisine peut guérir les cœurs (cf le roman « Le restaurant de l’amour retrouvé »)

Mes petits plats dans de jolis
petits bols japonais

Milles saveurs pour une recette

Ce sont des découvertes inattendues ! Par exemple, j’aime beaucoup la tarte tatin, et à chaque fois que je vois dans la carte dessert « tarte tatin » dans un restaurant que je ne connais pas, j’en commande pour découvrir comment elle est préparée, car il n’y a pas une seule recette ! C’est cela la richesse ! C’est pourquoi je dis toujours à mes filles de goûter avant de dire qu’elles n’aiment pas car elle peut ne pas aimer ma façon de cuisiner mes aubergines mais aimer celle de quelqu’un d’autre (non, je ne dis pas « aubergine » au hasard…)

Goûter sa façon de cuisiner différente de la mienne, c’est découvrir l’autre à travers sa nourriture.

Ce que je retiens :

  • Notre alimentation est notre première médecine naturelle.
  • Manger moins et mieux. Il n’y a pas de régime à suivre, écouter son corps pour ne pas se sentir ballonné ou trop mangé… Des solutions existent pour manger toujours avec plaisir !
  • Manger régulièrement des fruits et légumes !
  • Manger moins salé et moins sucré.
  • Cuisiner pour soi c’est s’aimer et prendre soin de soi.
  • Goûter les plats des autres, c’est découvrir une partie de leur univers.

Vous pouvez lire en dessin mon rapport à la nourriture :

Et vous quel est votre rapport avec l’alimentation ? Aimez-vous cuisiner ? Êtes-vous sensible aux gaufres à la farine de châtaigne ?


Pour aller plus loin :

L’application Open Food Facts

  • Open Food Facts – France : un site très intéressant pour être informé des produits que nous consommons. Il y a une application aussi.
    Par exemple, j’avais l’habitude de prendre pour les filles des biscuits Belvita petit déjeuner, eh bien, ils contiennent 29g de sucre ! Les parents de Nounours nous ont fait découvrir les biscuits du P’tit Déj’ bio Le Moulin du Pivert. Elles préfèrent celui-ci car elles sont meilleurs car moins sucrés ! (19,5 g) ! Je suis ravie de voir que notre goût au sucre ait changé !

Le livre Bible Minceur de Hugo Blanc

Ce livre est plus qu’un livre de recettes, c’est un livre complet pour mieux comprendre l’alimentation. L’auteur, un nutritionniste nous parle de son histoire alimentaire et de ses réels recherches de plusieurs années sur ce qui est vraiment bon pour la santé. Vous pouvez lire mon avis sur ce livre ici.

6 commentaires

  • La parenthèse psy

    J’ai grandi dans une famille où les réunions familiales se faisaient autour de repas INTERMINABLES, où mes parents n’aimaient pas spécialement cuisiner, prendre le tps de cuisiner. La nourriture n’est donc pas un réconfort pour moi, mais souvent une perte de temps. J’aime déguster de temps en temps de bonne chose mais c’est pas « le » plaisir pour moi. Je n’aime donc pas cuisiner et de nature anxieuse, je suis facilement écoeurée. En revanche, j’aime manger sainement. Même si c’est en petite quantité. J’aime donner à mon corps des choses saines, retrouver le gout pur des aliments sans surplus. Retrouver l’essentiel et c’est pour moi suffisant. Mon compagnon plus gourmand aime passer plus de tps à table et cuisiner. Nous respectons les besoins de l’autres et son régime alimentaire ! (Je suis pesco végé et mon mec n’a jamais trouvé à y redire !)

    • Princesse Petit Pois

      Merci pour ton témoignage. Je suis d’accord avec toi ! C’est une perte de temps de devoir subir ces repas de famille interminables. Cela a été mon cas avec la famille de mon ex-Monsieur et là si heureuse de ne plus à subir cela ! Le temps est précieux, c’est pourquoi j’aime que l’on mange à l’heure (c’est ainsi que j’ai grandi) et la plupart du temps, le repas est fini avant 14h. Ce qui laisse le temps à tout à chacun de vaquer à ses occupations. C’est chouette que ton mec respecte ton régime alimentaire et que tu sois à l’écoute de ton corps, juste ce qu’il faut.

  • smolski

    Bonjour la maisonnée,

    Cette entame des trésors de la vie via la boustifaille est des plus succulente, sympa les recettes diverses pour s’équilibrer selon son humeur et les partager ici. Cela donne à rêver sur la finalité de ce que nous sommes, juste des « passagers d’accueil » nous rencontrant à travers des paysages toujours changeant…

    Amitié de voyage, Joel 😉

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