La papeterie Tsubaki de OGAWA Ito
Je remercie Maman-Nounours qui m’a fait découvrir ce livre dont elle aime l’écrivaine japonaise. J’ai commencé par lire la 4ème de couverture, et tout de suite, je me suis doutée que j’allais l’adorer, parce que ça parle de l’écriture, de la calligraphie, de lettres épistolaire et de papiers. Ce sont des thèmes qui me plaisent et qui font partie de mon quotidien (cf. mon article « Prendre le temps de poser des mot »).
Ce roman est tout doux et rempli de pépites de bonheur. Je l’ai dévoré en une demi-journée, me laissant facilement bercer par les mots, témoin du cheminement de Hatoko : elle est revenue à Kamakura dans sa ville natale après la mort de l’Ainée (sa grand-mère) trois ans auparavant. Elle reprend donc l’activité de sa grand-mère : tenir une papeterie, mais elle s’emploi également à être une écrivaine publique, comme l’avait souhaité sa grand-mère. Un métier qui lui fut enseigné par l’Ainée avec beaucoup de sévérité.
Écrivain public
J’ai pu ainsi découvrir le métier d’écrivain public que je ne connaissais pas. Son rôle est d’aider les personnes qui ne savent pas bien écrire (elle a su répondre aux besoins d’une femme dysgraphique) ou bien n’arrivent pas à bien s’exprimer par écrit. J’ai donc trouvé formidable qu’il puisse exister ce genre de métier car il m’est arrivé au cours de ma vie de me tourner vers ma meilleure amie épistolaire pour m’aider à rédiger ma lettre pour que mon message soit bien clair pour le destinataire. Tout comme cet écrivain, elle a toujours su trouver les mots justes et refléter parfaitement mes pensées. (Merci !) Je pouvais donc comprendre la joie des personnes qui font appel à ces services pour rédiger une lettre qui leur tient beaucoup à cœur.
Hatoko n’écrit pas seulement, rien n’est laissé au hasard ! Ça me plaît beaucoup, c’est comme composer un bouquet de fleurs où le contenu et le contenant sont tout aussi importants : Hatoko choisit avec soin le style de l’écriture (horrizonale ou verticale), le stylo utilisé (stylo à bille, stylo plume, pinceau…), la couleur de l’encre, la texture du papier, sa forme (lettre, carte postale…), jusqu’au timbre à utiliser. La lettre est remplie de petits messages dont seul le destinataire pourra comprendre le sens. J’ai pu voir une lettre de condoléances, un faire-part de divorce (je trouve cela attentionné), une lettre de rupture avec une amie, etc. J’ai été touchée par les mots employés avec justesse et bienveillance.
Je suis donc admirative de ce métier qui demande de l’attention, de la bienveillance. Les mots m’ont semblés si vivants que cela m’a donné envie d’écrire.
Les échanges épistolaires
L’histoire qui m’a touché est celle d’une femme âgée de 90 ans qui vit dans une maison de retraite et qui délire un peu, souhaitant coûte que coûte rentrer chez elle pour voir si elle n’avait pas reçu une lettre de son époux (décédé). Sa fille, qui ignorait le passé de sa mère, découvrit la correspondance épistolaire de son père, et les lettres pleines de tendresse et d’amour qu’il écrivait à sa mère. Elle demande alors à Hakoto d’écrire une dernière lettre de son père (du Paradis) pour sa mère, pour l’apaiser… Une histoire magnifique et romantique n’est-ce pas ?
Que c’est beau de garder des lettres depuis tant d’années, témoin d’un amour sans faille ou d’une amitié épistolaire qui n’a pas prise sur le temps. Ecrire c’est sans contexte, une part de nous que nous dévoilons.
J’avais l’impression qu’une partie de moi-même partait au loin. Une lettre, on se fait toujours un plaisir de l’attendre. Pourvu qu’elle arrive à bon port !
Hakoto qui poste une lettre pour la petite QP
Les bienfaits de l’écriture
Hakoto a eu des rapports difficiles avec l’Ainée, elle n’a pas été présente à son décès. Elle a quitté sa ville natale dans un élan de rébellion reprochant à sa grand-mère de lui avoir volé sa jeunesse et sa vie en pratiquant l’art de l’écriture. Petit-à-petit, ses interactions avec sa clientèle et ses amis lui ont permis d’apporter des réponses quant à sa relation conflictuelle avec sa grand-mère. Elle s’est rappelé les marques d’affections qu’elle avait oubliées, et a compris que malgré sa sévérité, sa grand-mère l’aimait énormément.
C’est mon livre coup de coeur de l’été, une ode à la bienveillance, à l’amour et à la réconciliation.
Hakoto s’est retrouvée.
Cela m’a fait monter des larmes aux yeux de lire ces mots qui réchauffent et libèrent le cœur.
C’est un roman qui me laisse un sentiment de légèreté, comme un simple murmure à l’oreille et nous rappelle le bonheur simple de la vie autour de l’amitié, l’amour et le partage. Un roman inspirant que je vous recommande vivement.
2 commentaires
Audrey
Les écrivains publics font un travail remarquables. Dommage que l’on ne parle pas plus d’eux !
Des bisous
Audrey
https://pausecafeavecaudrey.fr
Princesse Petit Pois
Oui effectivement c’est un métier mal connu. A travers le livre j’ai vu que c’est un métier très enrichissant sur le plan humain, il faut aimer écrire et aimer les gens (avoir une grande capacité d’écoute et d’empathie).