Que ma joie demeure de Jean Giono
C’est le deuxième livre que m’a offert mon âme-sœur pour une invitation au voyage. Cela me plaît beaucoup cette idée que nous puissions voyager ensemble d’une certaine façon, à défaut de vraiment pouvoir voyager. (Eh oui ! J’ai des croyances limitantes et des peurs liées aux petits et grands voyages). Et suite au confinement-déconfinement, j’étais totalement perdue… j’avais un peu perdu ma joie de vivre, de sourire à la vie. Alors ce livre « Que ma joie demeure » était ce qu’il me fallait pour accueillir mes émotions…
L’univers de Giono c’est l’Âme du Monde. Et je sens mon âme qui a envie de se connecter à cette Mère-Nature, à l’univers des montagnes avec ses vallées et vallons à perte de vue, peuplés de bergers et de chèvres ! De plus lorsque je lis ce livre, cela me fait penser à mon meilleur ami qui vit dans la campagne parmi des vaches, à cultiver son potager, à vivre entouré de beauté chaque jour malgré que cela nécessite d’entretenir la terre, de travailler la terre.
Ressentir la joie
Ce livre parle des choses simples de la vie. Du bonheur simple lié à la nature. Des mots si beaux, cela se lit mais cela se ressent également. Oui c’est cela qui est exceptionnelle pour moi, l’univers de Jean Giono m’apprend à RESSENTIR ce qui m’entoure.
C’est l’histoire d’une rencontre sous une nuit étoilée (Cela m’a fait penser à Nounours qui a souvent la joie d’observer le ciel étoilé dans les montagnes ardéchoises – un jour j’irai voir ça avec les filles !) sur le plateau de Grémone se trouvant dans les Alpes de Haute Provence, entre un fermier, Jourdan, et Bobi, un saltimbanque qui accepte l’invitation de Jourdan à rester chez lui. Peux-tu guérir de la lèpre ?? La lèpre c’est l’amour sans emploi… Bobi est différent et pourra les faire guérir de la lèpre apparemment. Il est différent par sa façon de parler, de raconter les choses, d’y voir la joie et d’en répandre. C’est ainsi que Bobi va changer la vie de ce petit monde.
Les personnages sont vraiment très attachants dotés d’un grand cœur, d’une grande générosité envers leur prochain. De plus, leurs prénoms peu communs, Honorine, Randoulet, Zulma, etc., apportent une saveur particulière.
Ce livre raconte la vie humaine ! Ce livre est plein de sagesse de vie ! C’est une ode à la vie et à l’Amour ! Et bien sûr, à la mort qui fait partie de la vie, que nous devons accepter et accueillir car elle est aussi un renouveau !
Une ode à la vie
Ce livre est une pépite. Il y a tant de choses à dire ce livre ! Je vais juste vous révéler un peu plus loin deux choses qui m’ont vraiment beaucoup plu dans ce livre, qui m’a fait ressentir :
- De la joie ! Cette joie simple par des petits plaisirs qui nous font sourire. Des petits riens qui nous rappellent que nous n’avons pas besoin de grand chose pour être heureux.
- La beauté des rencontres et comment une rencontre peut changer notre vie, changer notre façon de voir la vie, notre quotidien en contemplant vraiment la beauté de la nature : regarder le ciel étoilé, admirer les fleurs, sentir l’odeur des bois, écouter le bruit de la nuit, observer les oiseaux etc.
- La beauté de l’amitié, prendre des nouvelles de ses amis, leur faire partager cette joie autour de nous et au fond de nous.
- La beauté de la nature faite de poésie, du cœur des hommes, ça réchauffe l’âme.
- Revivre, cela m’a donné envie de célébrer cette vie qui m’entoure, de danser, d’aimer la vie, de répandre la joie.
Agir en pleine conscience
Ce que j’ai aimé, c’est l’ambiance chaleureuse que j’éprouve tout le long du livre. Je pouvais ressentir tous ces petits riens, ces gestes anodins du quotidien, à la fois merveilleux et apaisants. Comme par exemple lorsque je lis la façon dont Jourdan allume et fume sa pipe, lorsque Honorine cuisine, « elle est penchée dans la fumée d’une chaudronnée de pommes de terre ». Où lorsque Bobi avait allumé le feu en bas. « Il se chauffait les mains une après l’autre, puis les pieds, un après l’autre, puis de nouveau les mains. Il était comme une roue que le froid avait mise en mouvement ».
Je réalise que tout cela, c’est une forme de méditation en pleine conscience. Être conscient et plein de gratitude dans l’instant présent. Ressentir que nous sommes là, entiers, habitant ce corps, ce cœur, ses envies. Toujours faire les choses en pleine conscience avec amour. C’est ainsi que la joie pourra toujours demeurer en nous…
Le blé, à quoi ça sert ?
J’ai trouvé très beau cet échange autour de la récolte du blé de Jourdan à Bobi. Il fait du pain pour lui et sa femme Marthe, il resème pour avoir du nouveau blé, puis avec ce qui reste, il le vend et se fait ainsi de l’argent. Les billets il les met dans son portefeuille, il les fait voir à Marthe fièrement puis les place dans l’armoire pour économiser. Et ensuite il s’aperçoit qu’il est lépreux ! : « Quand on ne fait rien pour le lépreux, il devient de plus en plus lépreux ».
J’ai adoré ces mots qui sont bien dits. À quoi cela sert-il d’économiser si nous ne pouvons nous faire plaisir maintenant et devons remettre de vivre à plus tard ? Et si le fruit de notre labeur était de faire profiter les autres sans rien attendre en retour ? C’est ce que Bobi a répondu à Jourdan « Le travail est perdu. Car il a oublié d’aimer le monde ! » Et de là, Bobi lui montre comment guérir de la lèpre en partageant le blé avec les oiseaux.
Bobi s’étonnait de voir qu’il n’y ait pas d’oiseaux à Grémone. Mais on les voit uniquement dans les bois lui a répondu Jourdan.
« C’est le grand gel dehors. Il n’y a rien, ni dans le ciel, ni dans la terre » a dit Marthe. Alors Bobi prend le sac de blé qui fait 50 kgs et le vide sur la terre poussiéreuse, et invite Jourdan à observer par la fenêtre de la cuisine. Un oiseau passe… Il observe cet oiseau… C’est un verdier, il s’est mis à manger… Alors Jourdan s’est mis à bourrer sa pipe et à faire des blagues à Bobi, toujours en jetant un coup d’oeil à l’oiseau. Je pouvais sentir sa joie à surveiller l’oiseau…
Puis petit à petit, de nombreux oiseaux sont venus manger, chacun avec leurs couleurs, un joli tableau vivant visible depuis la cuisine ! Il y en avait au moins une trentaine : une draine, un turquin, un tangara à sept couleurs, des bouvreuils rouges, bleus et noirs, un bruant, une ouette, des serlis, des tarins, des agripennes, des chardonnerets, des vengolines, des linottes, des jaunoirs, des sizerains, des titiris, des passerines, des rousseroles… etc !
C’était merveilleux cette danse d’oiseaux. La maison est devenue joie et amour. Cela me plaît beaucoup. Ils avaient envie de parler pour exprimer leur ressenti face à cette beauté, mais aucun mot ne sortait, et ils se laissaient juste guider par de belles pensées nouvelles. C’est donc cela aimer le monde me suis-je dit. Et plus tard Jourdan a cultivé un champ de narcisses pour sa voisine Hélène (dont le mari était décédé récemment) parce qu’elle aime ça car c’est pour tout le monde, et qu’elle peut venir dans ce champ l’admirer comme bon lui semble. J’ai trouvé cela très beau et émouvant !!!
J’étais frustrée de ne pas pouvoir imaginer ces différents oiseaux dans ma tête ! Alors mon âme-sœur m’a offert le livre « 440 oiseaux – les indispensables nature de Delachaux » pour compléter mon envie de découvertes ! Un jour je m’amuserai à identifier les oiseaux en pleine nature !
Le cerf et ses biches
Bobi a demandé s’il y avait des bêtes parce qu’elles nous procurent beaucoup de joie. Jourdan parle des lièvres, des chevreuils… Mais tout cela date de très longtemps… Alors Bobi décide de partir quelques jours… et revient accompagné d’un cerf, apprivoisé. Il est beau et tout le monde veut le voir. C’est un cerf libre qui s’appelle Antoine. Et il va les aider.
Bobi a l’idée d’acheter une biche ou deux pour Antoine. Certains renâclent, car acheter des biches pour le cerf qui est à Bobi signifie que tout sera à lui, tout seul. Il lui faut donc convaincre les autres qu’ils se trompent, que l’on croit être riche en gardant les choses pour soi, mais c’est ce que l’on donne qui nous rend riche. Le cerf est à tout le monde !
C’est ainsi qu’ils ont l’idée de plutôt aller chercher des biches (au lieu de les acheter) dans la forêt de Nans, et de les relâcher dans les bois. Ils auraient des petites bichettes et des petits cerfs, et puis ça en ferait des centaines. Et pour en faire quoi ? Rien ! Juste pour le plaisir de les voir libres. J’ai trouvé cela merveilleux.
J’aime beaucoup le cerf, ce qu’il représente. C’est un animal qui m’inspire beaucoup et qui évoque en moi de belles choses, plutôt onirique et féerique. Alors lorsque ça parlait de cerf, j’étais bercée par mon imagination.
Les extraits du livre
Il y a tant de belles choses à noter, à citer mais je vais vous en citer que trois afin que vous puissiez découvrir les autres trésors qui résonnent en vous ! Il y a tellement de mots qui résonnent en moi.
« La jeunesse, dit l’homme, c’est la joie. Et, la jeunesse, ce n’est ni la force, ni la souplesse, ni même la jeunesse comme tu disais : c’est la passion pour l’inutile ».
« Tout peut guérir, mais nous ne savons pas choisir et, un qui sait vaut mieux que dix qui cherchent. »
– D’habitude, dit-elle, on ne m’aime pas.
– Pourquoi dire d’habitude. Car, continua-t-il en recommençant à balancer la petite main, si un ne vous aime pas, si deux, si trois, si cinquante ne vous aiment pas, celui qui arrivera après les cinquante trouvera peut-être des raisons de vous aimer, et quand vous vous en irez avec lui sur les chemins vous ne penserez plus aux cinquante, mais à lui seul, et vous direz : d’habitude, on m’aime.
Ce livre est une pépite ! Tout est beau : les mots, la description détaillée des lieux, des ressentis, des actions des personnages. Tout est si bien décrit comme si l’auteur nous invitait à ouvrir notre cœur pour faire qu’un avec la nature, cette âme du monde. Je vous recommande vivement ce livre car cela a été un très beau voyage !
Ma prise de conscience
La joie est essentielle. C’est la Vie. C’est la Source. Apprendre à cultiver cette joie, c’est comme alimenter ce feu qui est en nous, avoir cette étincelle de vie qui nous quittera jamais ! Cette flamme qui nous permet d’être heureux même en étant seul. Une fois le livre terminé, il faut maintenant que je vive ma vie pour réaliser mes rêves en allant ressentir cette nature de mes propres yeux.
Me voilà prête à donner mon avis sur ce livre après avoir réalisé mon rêve qui était de découvrir l’univers des bergers avec ses moutons (cf le livre L’alchimiste), ses vallées (que j’ai maintes fois voulu découvrir avec envie en regardant l’anime Heidi) et les villages de montagnes de Jean Giono.
À partir de maintenant, lorsqu’on me parlera de montagne, je me rappellerai et revivrai cette beauté ! Je suis remplie de gratitude envers cette beauté qui m’habite. C’est incroyable, une fois entourée par cette beauté montagneuse, mon mal de ventre (lié au stress du confinement-déconfinement) a totalement disparu !
Merci à mon âme-soeur de m’avoir accompagnée et tenu la main pour franchir le pas… un petit pas… pour paraphraser Neil Armstrong « Un petit pas pour moi mais un grand pas pour mon âme ». Agir en se sentant bien, c’est s’entourer de lumière, être la lumière pour soi mais ainsi pour les autres. J’imagine ainsi l’humanité plus lumineuse.
Merci aussi à Nounours, pour ses belles pensées d’encouragement, parce qu’il sait que j’en ai besoin. Pour d’autres ce n’est pas grand chose mais pour moi c’est un grand pas dans ma réalisation personnelle !
Merci à ma Sœur de son écoute et soutien à ce que je trouve un refuge pour me ressourcer.
À lire… Regain…
J’ai trouvé ce livre plus difficile à lire pour moi. Il y avait tellement de mots que je ne connaissais pas. Notamment, il y a le mot « zonzon » que j’ai trouvé mignon :). Je vous laisse découvrir sa définition si vous ne le connaissez pas.
Il y a de beaux passages dans ce livre qui m’ont réchauffé le cœur :
Je pense que, dans la vie, on est tout le temps trop bête. Quand on a de bonnes choses, on est toujours là à les garder pour le lendemain. Pour ce qu’on est sur la terre !
Profitez de la vie chaque jour
Ça passera. C’est sûr, maintenant. Il a compris. Ça passera le jour où on posera sur la table, là-bas, à Aubignane, dans la dernière maison, la miche de pain, chaude et lourde, le pain qu’ils auront fait eux-mêmes, eux trois : lui, Arsule et la terre.
La Terre est abondance
Le vrai, c’est qu’ils ont soif d’être seuls dans leur silence. Ils ont l’habitude des grands champs vides qui vivent lentement à côté d’eux. Là, ils sont cimentés, chair contre chair, à savoir d’avance à quoi l’autre réfléchit, à connaître le mot avant qu’il ait dépassé la bouche, à connaître le mot quand on est encore à le former péniblement dans le fond de la poitrine. Ici, le bruit les a tranchés comme un couteau et ils ont eu besoin, tout le jour, de se toucher du bras ou de la main pour se contenter un peu le cœur.
La ville c’est bruyant alors ils ont soif du silence et de se toucher pour sentir leur amour à travers le brouhaha de la ville…
« Je suis serviciable plus qu’un autre… »
Je n’ai pas trouvé ce mot. Et j’ai lu que Giono a inventé ce mot qui vient de l’anglais Serviceable.
Il ramasse ses braies ; le velours est encore gonflé d’eau. Il tord sa chemise, puis il se la noue sur le ventre, puis il met ses souliers. Elle le regarde faire. Elle sait ce qui va arriver : c’est tout simple.
Et voilà comment Panturle a trouvé une femme…
– Viens, dit Panturle, on va à la maison.
2 commentaires
海德
C’est une belle lecture que tu fais du roman de Giono. A travers tes mots, on ressent cette volonté de Bobi de répandre la joie simple, c’est à dire la joie des choses simples, aussi simples que de partager son blé avec les oiseaux. La joie de Giono, c’est cette joie qui nait de la fusion avec la nature, avec le monde. C’est cette joie vue sur ton visage au milieu des montagnes.
Princesse Petit Pois
Merci 海德 :) Oui j’ai sentie la joie m’habiter au milieu des montagnes : Sentir sa force. Contempler sa beauté et sa grandeur. Admirer ces nuages qui se déplacent tout en douceur au sommet des montagnes, cela est apaisant et poétique tel un tableau vivant.