Certaines personnes ont la chance de ne jamais croiser la route de comportements toxiques. Et sincèrement, je ne souhaite à personne d’en faire l’expérience.
De mon côté, je me suis longtemps interrogée : Pourquoi est-ce que je reproduis ce genre de rencontres ? Qu’est-ce qui, en moi, fait écho à ces dynamiques ?
À travers mon expérience personnelle, je vous invite à explorer ces questions avec introspection. L’objectif n’est pas de désigner qui que ce soit ni de remuer le passé, mais de comprendre les mécanismes invisibles pour ne plus, inconsciemment, alimenter ou laisser entrer ce qui nous éloigne de notre équilibre.
Sommaire
1) Qu’est-ce qu’une personne toxique ?
2) Pourquoi ai-je attiré ou accepté des relations qui me faisaient du mal ?
- Ma première relation non toxique
- La toxicité vient de nos peurs
- Les vidéos d’Esther Valentin
- Les articles de Penser-Agir de Mathieu Vénisse
- Mon témoignage personnel
4) Les comportements toxiques dangereux
- Un impact sur notre santé
- Quand j’ai dit “stop”, la violence a commencé
- Quatre fois je tombe, quatre fois je me relève
5) Concrètement, que faire pour s’en sortir ?
- Le dessin et l’écriture, mes outils de reconstruction
- Faire des petits pas
- Se pardonner à soi-même
- Lâcher-prise
6) Le Mal-Amour depuis l’enfance : la toxicité familiale
7) À découvrir…
1) Qu’est-ce qu’une personne toxique ?
« Il s’agit d’un individu qui empoisonne l’existence d’une personne ou d’autres personnes, qui met mal à l’aise en sa présence, auprès duquel on ne se sent pas aimable »
Virginie Megglé, psychanalyste

De par mon expérience personnelle, j’ai compris qu’une relation toxique peut détruire lentement, sans faire de bruit. Pendant longtemps, je n’ai pas vu que certaines dynamiques me fragilisaient davantage chaque jour, un peu comme un poison invisible {Découvrir la carte émotionnelle « Le Poison du Cœur » – Collection Champignon Atomique} qui s’installe doucement. À force d’éviter les conflits, les tensions et les schémas de stress répétés, j’ai appris à me faire toute petite, à encaisser, parfois même à m’effacer pour que les tensions cessent. À l’époque, je croyais survivre. Avec le recul, je comprends que je m’éteignais, et que je me laissais submerger par mes propres émotions.
Aujourd’hui, je veux aussi clarifier une chose importante : Une personne peut avoir des comportements toxiques, mais cela ne veut pas dire qu’elle est uniquement “toxique” dans tout ce qu’elle est. Une relation peut devenir toxique sans que l’autre ne soit intentionnellement malveillant, et chacun de nous peut traverser des périodes où l’on agit avec nos blessures plutôt qu’avec notre conscience.
C’est pourquoi il me semble essentiel de distinguer :
- des schémas relationnels toxiques, souvent liés aux blessures et à l’inconscient,
- et des mécanismes d’emprise ou de manipulation, qui eux, sont beaucoup plus enfermants et destructeurs.
Ce que j’ai surtout appris, c’est que la toxicité naît souvent de nos peurs, de nos manques, de notre besoin d’être aimé, reconnu ou sécurisé. Et surtout : on ne sort pas d’un schéma toxique par la force, mais par la compréhension et l’émancipation intérieure.
Si vous souhaitez mieux comprendre les mécanismes des relations toxiques, il existe des ressources précieuses comme le site : https://www.pervers-narcissique.com/. Actuellement il y a les e-books qui sont tous gratuits de Pascal Couderc (psychologue clinicien). Téléchargez-les sans plus attendre. Ce sont des pépites !
De mon côté, partager mon parcours fait partie intégrante de ma reconstruction. Parce que oui, les comportements toxiques — lorsqu’ils sont répétés — peuvent devenir profondément destructeurs, parfois sans que l’on en prenne immédiatement conscience. C’est un impact insidieux, lent, difficile à expliquer, et encore plus difficile à démontrer dans un cadre légal, car il ne laisse pas toujours de preuves visibles.
Ce qui nous blesse le plus dans ces dynamiques, ce sont les mécanismes : l’emprise progressive, le brouillage des repères, la perte de confiance en soi, l’impression de ne jamais en faire assez…
Et tant qu’on cherche la validation à l’extérieur, certaines dynamiques peuvent continuer à se nourrir.
Aujourd’hui, je ne partage pas pour accuser, mais pour éclairer.
Pour dire que :
- rien ne justifie que l’on s’efface ou se perde dans une relation,
- aucun lien ne devrait nous coûter notre estime de nous-même,
- et reprendre son pouvoir personnel n’est pas une vengeance : c’est une renaissance.
Si mon chemin peut aider ne serait-ce qu’une personne à se reconnaître, à se protéger ou à se choisir… alors il aura eu un sens.
2) Pourquoi ai-je attiré ou accepté des relations qui me faisaient du mal ?
Pour moi, la réponse a été la dépendance affective, née de blessures anciennes et de l’enfant intérieur qui cherchait désespérément à être rassuré, vu, aimé.
J’ai aussi découvert mon hypersensibilité, ma manière d’absorber les émotions, et mon besoin de temps pour recharger mon énergie. Comprendre cela m’a permis d’arrêter de me juger et de commencer à me protéger.
◆ Le jour où j’ai vécu un amour non toxique
J’ai ensuite connu une relation différente, basée sur le respect, la bienveillance et la sécurité émotionnelle. Cela m’a permis, pour la première fois, d’avoir un repère sain, un contraste concret qui m’a aidée à comprendre ce qu’est un amour qui ne fait pas souffrir.
Même après la fin de cette histoire, nous avons su inventer une amitié sincère, sans animosité, sans rancœur, sans jeu d’ego. Cela m’a appris que la fin d’un lien ne doit pas nécessairement devenir une guerre, et qu’il est possible de transformer certaines histoires en gratitude.
◆ Quand la toxicité revient, même quand on pensait être “guérie”
Plus tard, j’ai revécu une connexion très intense, profonde, bouleversante, qui a réveillé des parts de moi que je croyais apaisées. Ce lien m’a confrontée à mes propres zones d’ombre : la peur de perdre, le besoin d’être rassurée, l’attachement excessif, l’angoisse d’abandon.
Avec le recul, et après un long travail pour me relever, j’ai compris que dans cette relation, je ne me respectais pas pleinement non plus. Elle a été intense, marquante, parfois même magnifique, mais elle est devenue complexe et douloureuse lorsque nos blessures et nos peurs ont pris le dessus.
J’avais l’impression de vivre un amour hors norme, presque « indispensable », comme si j’en avais besoin pour respirer. Sans m’en rendre compte, je me suis attachée à lui d’une façon qui me dépassait. Plus que l’amour lui-même, c’est la peur de le perdre qui me guidait. De mon côté, j’ai pu devenir envahissante, dans le besoin constant d’être rassurée. Du sien, j’ai perçu une difficulté à s’engager pleinement, peut-être par crainte d’être blessé à son tour. Nos peurs se répondaient et s’alimentaient mutuellement.
Aujourd’hui, je comprends que je cherchais à combler un manque intérieur par l’extérieur. Je demandais à l’autre ce que je n’avais pas encore appris à me donner : la sécurité, la valeur, la preuve d’amour. J’étais dans une quête d’affection qui me faisait perdre mes limites, au point d’oublier mes propres besoins. Ce n’était pas de l’amour dans sa forme la plus saine, c’était une dépendance affective que je ne savais pas encore nommer.
J’ai appris qu’on ne peut pas reconstruire un vide intérieur en s’accrochant à quelqu’un, même avec les plus beaux sentiments. J’ai aussi appris que vouloir être aimée à tout prix peut nous faire nous oublier, parfois jusqu’à nous faire souffrir davantage.
Ce parcours a été extrêmement difficile, mais il est devenu une étape essentielle pour ma guérison. Il m’a mis face à mes zones d’ombre et m’a permis de prendre conscience de comportements que je souhaitais transformer — en moi, et pour moi. Pour ne plus me sentir seule, je me suis appuyée sur les articles d’Esther Valentin et de Mathieu Vénisse (ci-dessous). Ils m’ont accompagnée vers la reconstruction de mon estime de moi.
3) Prenez conscience
◆ Les vidéos d’Esther Valentin
Je vous invite à découvrir la playlist « Toxicité et Manipulation » d’Esther Valentin (63 au total à ce jour). Ses mots résonnent profondément en moi tant ils reflètent une réalité que j’ai vécue. Elle met en lumière la toxicité avec une telle justesse que je me contenterai d’appuyer et d’illustrer ses propos à travers quelques exemples issus de mon propre parcours.
Je vous partage ci-dessous quelques liens vidéo, afin que vous puissiez vous faire votre propre avis :
- Qu’est-ce qu’une relation toxique ?
- 5 indices qui trahissent un manipulateur
- Les comportements toxiques dans les relations amoureuses : 4 attitudes manipulatrices dangereuses !
- Les comportements des personnes toxiques
- Comment réagissent les pervers narcissiques et les grands manipulateurs après une rupture ?
Les signes d’une relation toxique, selon Esther Valentin :
- Vous sentez que cette relation vous vide de votre énergie.
- Elle fragilise votre estime de vous.
- Elle vous pousse à adopter des réactions et ressentis qui ne vous ressemblent pas, souvent négatifs.
- Vous n’osez pas poser vos limites, par peur, ce qui montre que vous n’êtes pas libre d’être pleinement vous-même.
- Un malaise constant, diffus, ou un sentiment d’inconfort vous accompagne dans cette relation.
◆ Les articles de Penser-Agir de Mathieu Vénisse
- Relation toxique : comment la reconnaître et s’en libérer définitivement !
- Relations toxiques : comment lutter contre les influences négatives ?
- Prendre de la distance avec les personnes toxiques : 5 conseils efficaces
- Père toxique : signes, conséquences et solutions pour l’enfant
- Comment s’éloigner des personnes des personnes toxiques ?
◆ Mon témoignage personnel
Être Manipulée

Ce dessin illustre parfaitement à quel point la personne toxique vit pour les apparences. À l’extérieur, nous étions le couple idéal. Dans l’intimité, je n’étais plus qu’un objet, un moyen de satisfaire ses désirs et ses fantasmes, sans jamais que mes besoins ne soient pris en compte. Peu à peu, je me suis effacée, jusqu’à devenir son ombre.
Mes pensées, mes choix, mes actions étaient systématiquement critiqués lorsqu’ils ne servaient pas ses intérêts. Il me disait que j’étais manipulée par ma famille, par la société, incapable de prendre de bonnes décisions. Pourtant, comme par hasard, ses décisions à lui étaient toujours « les bonnes ».
Face à lui, je ne pouvais jamais me positionner : il changeait les règles selon ce qui l’arrangeait.
Être Séquestrée

Ce dessin illustre la sensation d’enfermement et de perte de liberté que j’ai vécue. Il portait en lui une immense colère envers le monde, dont il ne voyait que l’ombre : un endroit dangereux, corrompu, hostile. Cette vision était si extrême qu’elle frôlait parfois la paranoïa. Quand sa vie ne prenait pas la direction qu’il espérait, c’était toujours la faute de la société, du système, des autres.
Dans notre couple, il s’était donné la mission de me « protéger » de ce monde qu’il disait toxique. Il prônait l’écologie, un rejet du système, un retour à un idéal plus pur… tout en profitant lui-même des avantages qu’il critiquait. Un paradoxe permanent. Avec lui, tout était imprévisible : un jour doux, le lendemain glacial. Il soufflait le chaud et le froid, au point que je ne savais plus où me positionner, quoi penser, ni comment être. Ce n’est pas seulement ma voix qui s’est tue… C’est ma liberté intérieure qui s’est refermée, peu à peu.
Être Poignardée

C’est la blessure la plus violente et la plus invisible. Avec lui, j’ai connu des crises d’angoisse dévastatrices. Il s’attaquait toujours à plus vulnérable, surtout à une période où je n’avais aucun entourage solide pour me protéger ou m’accueillir. Il ne cherchait pas l’échange, il cherchait le contrôle. Sa stratégie n’était pas de comprendre, mais de dominer, de dévaloriser, de renverser les rôles pour toujours me rendre responsable.
Il avançait masqué, mais ses armes étaient : la culpabilisation, l’humiliation, le dénigrement, la manipulation des faits, et parfois même l’appui d’une tierce personne pour asseoir son pouvoir et isoler davantage. Il réécrivait la réalité à son avantage. Mes qualités devenaient des défauts. Mes réactions à ses blessures devenaient mes torts. Ses projections devenaient mes « fautes ».
J’ai fini par comprendre une vérité essentielle : tout ce qu’il me reprochait avec tant d’acharnement… était le miroir de ce qu’il refusait de voir en lui. L’exemple le plus marquant : il m’a accusée d’infidélité, alors que je ne lui ai jamais manqué de loyauté. Il a surveillé, fouillé, transgressé mon intimité pendant des années… et malgré tout, je suis restée droite, fidèle, irréprochable.
L’ironie ?
Pendant qu’il m’accusait d’être ce que je n’étais pas… il faisait en secret exactement ce qu’il me reprochait. Ce n’était pas une relation. C’était un procès permanent, sans preuve, sans défense, sans justice. Un couteau invisible, planté dans la confiance, l’estime et la dignité.
Être Enterrée

C’est une personne qui maîtrise l’art de mettre en confiance, au point que je n’ai pas vu qu’un piège se creusait sous mes pieds.
Et dès que je protestais ou exprimais ma souffrance, tout se transformait en justifications, en excuses, en discours pour se déresponsabiliser.
Pire encore : lorsque je tombais au plus bas, il trouvait toujours une bonne raison pour ne pas me tendre la main.
Immédiatement, les rôles s’inversaient : c’était lui la victime, et moi la personne qui exagérait, qui ne comprenait rien, qui osait s’indigner alors qu’il “agissait pour mon bien”.
Résultat : Je devenais ingrate, le problème, la fautive. Et cela justifiait, selon lui, qu’il ne fasse rien pour m’aider à remonter la pente.
Le plus troublant ?
Une fois que je m’étais relevée seule, il revenait comme si rien ne s’était passé, profitant à nouveau de ma bienveillance, de mon empathie, de ma gentillesse, comme si tout était effacé.
J’ai vécu cette mécanique dans des relations amoureuses, mais aussi familiales.
Conclusion
Si, comme moi, vous avez déjà ressenti ces 4 vécus — être l’ombre de quelqu’un, être enfermée dans une emprise, être blessée mentalement ou émotionnellement, puis vous sentir anéantie ou effacée — alors vous avez probablement traversé une relation toxique.
Cela peut arriver dans une relation amicale, familiale, amoureuse ou professionnelle.
Ce que j’ai compris et que je veux transmettre :
- Le dialogue devient impossible, car l’autre pense toujours avoir raison et ne laisse aucune place à votre voix.
- Vous avez peur de cette personne, elle prend le dessus et vous ne vous sentez pas en sécurité.
- Votre estime de vous disparaît. Vous doutez, vous vous effacez, vous perdez peu à peu votre dignité et votre identité.
4) Les comportements toxiques dangereux
Voici les 4 attitudes manipulatrices dangereuses selon Esther Valentin :
- 1er comportement : l’autre souffle le chaut et le froid, il a une attitude paradoxale
- 2ème comportement : les reproches constantes
- 3ème comportement : l’autre se déresponsabilise de tout. L’autre n’est responsable de rien
- 4ème comportement : ne pas vous écouter
◆ Un impact sur notre santé
Une personne toxique possède souvent deux visages. À l’extérieur, elle peut sembler charismatique, séduisante, irréprochable… Dans l’intimité, j’ai découvert un tout autre visage : instable, égocentré, destructeur.
Au fil du temps, j’ai cessé d’exister.
Je me suis sentie réduite à un rôle, manipulée au rythme de ses humeurs et de ses besoins, comme si ma voix, mes ressentis et mes limites n’avaient plus de place.
Cette relation a laissé des traces profondes. Mon corps a parlé avant que je ne comprenne : insomnies, perte de cheveux, toux chronique, épuisement, attaques d’angoisse, burn-out… Des signaux d’alarme que je n’ai plus pu ignorer. Je ne me reconnaissais plus. Je me suis même demandé : « Où est passée ma joie de vivre ? »
Quelque chose en moi a fini par se réveiller : l’instinct de survie. J’ai commencé à dire non, à reprendre mon souffle… Mais la pression s’est intensifiée, car une relation toxique s’appuie aussi sur le silence, le contrôle de l’image, et parfois le chantage affectif. Rompre l’emprise signifiait aussi affronter la peur d’être incomprise, jugée ou isolée.
Et j’ai compris une vérité essentielle : dans ces schémas, le changement vient rarement de l’autre. Tant que vous donnez, que vous excusez, que vous portez, la dynamique continue. Alors oui, le départ, c’est souvent vous qui devrez le faire. Non pas parce que vous manquez d’amour… mais parce que vous cessez de vous abandonner.
Ce n’est pas fuir.
C’est se choisir.
◆ Quand j’ai dit “stop”, la violence a commencé
J’ai vécu deux relations où la violence n’a pas commencé dans les premiers mois.
Elle est apparue le jour où j’ai cessé de me taire.
Dans la première, le moment où j’ai dit que je n’étais plus heureuse a déclenché une explosion.
Mes mots étaient pour lui insupportables, comme s’ils remettaient en cause son image, sa fierté.
Il a voulu me faire taire, et son geste m’a glacée : une main autour de mon cou, pas longtemps, juste assez pour montrer qu’il pouvait me contrôler. Je n’ai pas paniqué, parce que nous étions en public… et je savais que le regard des autres était sa limite, pas ma sécurité. La scène s’est retournée contre lui : pris dans sa colère, il a frappé une vitre et s’est blessé. Et dans le récit qu’on me renvoyait ensuite, j’étais devenue la coupable.
Dans la deuxième relation, c’était différent mais tout aussi violent. Cette fois, la colère est montée quand il a senti que je ne dépendais plus de lui émotionnellement. Mon détachement le rendait fou. Alors il a saisi mon poignet et l’a tordu, comme pour me rappeler que mon corps, lui, restait à sa portée. Puis venaient les excuses, les promesses, la culpabilité, les larmes… Et moi, je voulais encore croire que le pire était derrière nous. J’entrais dans la spirale : blessure → pardon → espoir → blessure.
C’est cela le cercle vicieux : pas la force des coups, mais la force de l’emprise. Pas le moment où on a mal, mais celui où on apprend à l’accepter.
🩹 Ce que j’ai compris ensuite…
- La violence naît souvent quand on cesse d’obéir.
- La résistance d’une victime est vécue comme une provocation par l’abuseur.
- L’excuse après le mal n’efface rien, elle prépare le prochain cycle.
- Ce n’est pas l’amour qui nous retient, c’est l’espoir qu’il change.
Et surtout :
Je ne raconte pas cela pour accuser, mais pour nommer,
parce que nommer, c’est reprendre le pouvoir.
Je ne souhaite à personne de vivre ce que j’ai connu. Car ce n’était pas de l’amour. C’était de la domination, de l’emprise, et donc une forme de violence.
Parmi toutes mes relations — certaines belles, respectueuses et heureuses — seules deux m’ont laissée dans la peur et le silence. Et paradoxalement, ce sont ces mêmes personnes qui, un jour, m’ont menacée de poursuites pour diffamation, simplement parce que je racontais ce que j’avais ressenti. C’est là que j’ai compris : Ce ne sont pas les faits qu’ils craignent… c’est que la parole se libère.
Heureusement, il existe des femmes courageuses qui ouvrent la voie, qui osent dire, nommer, partager.
Quand j’ai écouté Camille Lellouche, j’ai été bouleversée. Ses mots ont résonné en moi comme un miroir, et j’ai enfin compris que parler n’était pas une faiblesse, mais un passage.
◆ Quatre fois je tombe, quatre fois je me relève

J’ai connu quatre façons de disparaître sans mourir.
J’ai été Manipulée : on a voulu décider pour moi, penser à ma place, me faire douter de moi jusqu’à m’effacer doucement, comme si je n’existais pas vraiment.
J’ai été Séquestrée : pas forcément derrière des barreaux, mais dans un monde rétréci, un quotidien contrôlé, une liberté surveillée, où respirer m’était presque compté.
J’ai été Poignardée : par les mots, par la trahison, par les mensonges, par cette violence froide qui fait plus mal qu’un coup parce qu’elle s’infiltre dans l’âme et détruit sans bruit.
J’ai été Enterrée : mise à terre, ensevelie sous la culpabilité, les reproches, l’épuisement… au point de croire que je ne méritais plus ni lumière, ni aide, ni air.
Et pourtant…
Ce qui devait me détruire m’a enseignée.
Ce qui devait m’enfermer m’a poussée à fuir.
Ce qui devait m’anéantir m’a révélé ma force.
Ce qui devait m’enterrer m’a offert une renaissance.
Je ne parle plus depuis la blessure.
Je parle depuis la survivante.
Je parle depuis celle qui s’est relevée seule, quand personne ne voyait qu’elle était à terre.
Et si j’écris aujourd’hui, ce n’est pas pour rester dans l’ombre du passé,
mais pour murmurer à tous les cœurs encore en lutte :
On croit mourir… on se transforme.
Au début, chaque fois que j’évoquais mon histoire, les larmes arrivaient avant les mots.
Pas par honte, mais parce que la blessure parlait encore.
Aujourd’hui, ces larmes ne me noient plus.
Je peux raconter sans me briser.
Je peux écrire sans m’effondrer.
Je peux poser des mots sans être aspirée par le passé.
Je ne parle plus depuis la douleur.
Je parle depuis la guérison.
Comme d’autres femmes avant moi, comme d’autres femmes après moi,
je choisis de transformer mon vécu en voix, non pour accuser, mais pour dire :
Nous ne sommes pas seules.
Ce que nous avons vécu a un nom.
Et notre reconstruction aussi.
Aujourd’hui, je suis prête.
Prête à écrire.
Prête à témoigner.
Prête à reprendre ma place.
Pas comme victime de ce que j’ai subi…
mais comme auteure de ce que j’ai surmonté.
Manipulée, mais je me vois moi-même,
Séquestrée, j’ai rouvert tous mes ciels,
Poignardée, plus rien ne me saigne,
Enterrée… je renais éternelle.
► Quatre fois je tombe, quatre fois je me relève.
► Aujourd’hui, je suis celle que je protège.
🎧 Ici, les mots prennent vie en musique.
Cliquez le lien Youtube pour écouter le texte en version chantée ❤️
5) Concrètement, que faire pour s’en sortir ?
Face à ces relations toxiques, je n’ai eu aucun véritable accompagnement capable de comprendre l’urgence et la violence silencieuse que je vivais. Alors, sans guide, sans filet, j’ai écouté mon instinct de survie. Je n’avais pas d’autre choix que de me sauver moi-même.
Ma reconstruction a été longue, difficile, et m’a laissée profondément fragilisée. J’ai vécu des micro-traumatismes, la précarité, l’épuisement, la peur. J’ai sollicité de l’aide partout où je pouvais :
– dans le privé,
– au Centre Médico-Psychologique,
– auprès d’une association spécialisée dans les victimes.
Je cherchais désespérément une main, un soutien, une protection, quelqu’un qui dise : « je vous crois ».
Mais je me suis souvent sentie incomprise, seule, et sans réponse adaptée à la complexité de l’emprise et des violences psychologiques.
Lorsque le volet judiciaire s’est ouvert, j’ai compris à quel point il est difficile de prouver la toxicité, la manipulation, les violences invisibles — celles qui ne laissent pas de bleus, mais qui détruisent une vie.
Le système, autant que les professionnels, ne sont pas toujours préparés à reconnaître ni à accompagner ce type de réalité.
À force d’être renvoyée à mon impuissance, j’ai perdu confiance.
Je n’ai suivi aucune thérapie pendant longtemps, parce que je n’y croyais plus.
Et pourtant…
La vie m’a finalement conduite à refaire confiance, pas par choix, mais parce qu’une procédure légale imposée m’y a obligée. J’y suis entrée la peur au ventre, sans illusion, mais au fil du temps, j’ai parfois trouvé des professionnels qui m’ont aidée à avancer, même si la route était déjà brisée.
Quand vous traversez l’emprise, ce n’est pas seulement la relation toxique qui vous détruit…
c’est aussi l’isolement, l’incompréhension et l’absence de soutien adapté.
Si j’écris aujourd’hui la façon dont je m’en suis sortie, c’est pour rappeler ceci : Ne cessez jamais de vous écouter. Même quand personne ne comprend, même quand personne ne vous aide encore, votre instinct SAIT. C’est lui qui m’a sauvée. Le reste n’est venu qu’après.
Aujourd’hui, je vous partage les outils qui m’ont permis de me relever.
◆ Le dessin et l’écriture, mes outils de reconstruction
Je me suis reconnectée à ce qui me faisait vraiment vibrer : le dessin et l’écriture. Sans le savoir au départ, j’ai trouvé deux outils d’une puissance incroyable pour me reconstruire, me reconnaître, et enfin… m’apprendre à m’aimer. Mes blogs et mes sites ne sont pas un hasard : ils sont le résultat de toutes mes années de guérison, de mes remises en question, de mes prises de conscience et de ma renaissance intérieure.
J’y partage notamment :
✶ les bienfaits du dessin : Pourquoi dessiner ?
✶ les bienfaits de l’écriture : Écrire pour soi, pourquoi ?
Au fil de mon chemin, la vie m’a aussi offert de beaux trésors : des amitiés sincères, des opportunités lumineuses, une activité sportive qui m’a ancrée, et surtout… la redécouverte de mon enfant intérieur. Quand tout vacille, que l’on se sent perdu·e ou épuisé·e, il existe un endroit sûr où revenir : notre âme d’enfant, notre élan créatif, ce qui nous fait sourire sans calculer.
J’ai aussi appris une chose essentielle : demander de l’aide n’est pas une faiblesse, c’est un courage.
Un autre outil précieux pour moi a été la prise de conscience.
C’est pourquoi je partage ci-dessous une vidéo d’Alex Cormont (de la même équipe qu’Esther Valentin) avec Stéphanie Dordain, dont j’admire profondément le travail.
Ils y donnent des clés pour :
✨ cesser d’attirer les personnes toxiques
✨ et apprendre à attirer celles qui vous respectent et vous élèvent
Je me dis que si j’avais vu ce type de contenu plus tôt…
j’aurais sans doute raccourci mon chemin de reconstruction.
Mais j’ai aussi compris ceci : j’avais besoin d’y arriver à mon rythme, pour en faire une force aujourd’hui.
◆ Faire des petits pas
J’ai suivi la méthode le défi des 100 jours de Lilou Macé. Elle a été un vrai point de bascule dans ma vie. À un moment où je me sentais perdue, elle m’a offert un chemin clair : revenir à l’essentiel, à moi, à la gratitude, à l’amour de soi et à l’amour de la vie. Ce n’est pas une méthode miracle, mais c’est celle qui me correspond, parce qu’elle m’apprend à avancer un pas après l’autre, sans brûler les étapes, en honneur à mon rythme. Grâce à ce chemin, j’ai aussi vécu de belles rencontres — dont celle de mon ex-Nounours, qui a fait partie de mon parcours.
Alors oui, j’ai parfois entendu des phrases comme :
« Continue de rêver ta vie au lieu de la vivre ».
Avant, ces paroles m’auraient blessée.
Aujourd’hui, elles n’ont plus de pouvoir sur moi.
Parce que je sais ceci :
🌱 Je ne rêve pas ma vie… je la construis.
🌱 Je ne vais pas vite, mais j’avance.
🌱 Je ne brûle pas les étapes, je plante des graines.
🌱 Et ce que je sème aujourd’hui, je le récolte demain.
Le Défi des 100 jours me l’a prouvé : on ne se transforme pas en un jour, mais en 100 petits pas répétés, 100 promesses tenues à soi-même, 100 preuves que l’on compte enfin pour quelqu’un : pour soi. Et finalement, que ce soit lent ou rapide… le plus important n’est pas la vitesse, c’est la direction.
◆ Se pardonner à soi-même
Je sais aujourd’hui que j’ai participé à ces relations toxiques, non pas par faiblesse, mais par manque d’estime de moi, par besoin d’aimer et d’être aimée, par désir de sauver l’autre, parfois au détriment de moi-même. J’ai laissé certains avoir une place qu’ils n’auraient jamais dû prendre. Je leur ai donné un pouvoir que je ne voyais pas encore comme le mien.
Mais j’ai surtout compris une chose :
⚠️ Je n’ai jamais été responsable de leur violence.
⚠️ Je n’ai jamais mérité d’être blessée.
⚠️ Faire confiance n’est pas une faute. Trahir l’est.
Je ne me voyais pas à ma juste valeur, c’est vrai.
Je donnais la lumière à l’autre, sans réaliser que j’étais aussi faite pour en recevoir.
Alors oui, je me pardonne.
Je me pardonne d’avoir cru qu’aimer suffisait.
Je me pardonne d’avoir voulu réparer ce qui n’était pas à moi de réparer.
Je me pardonne d’avoir tenu trop longtemps.
Je me pardonne d’avoir survécu comme je pouvais, avec les moyens que j’avais à ce moment-là.
Je n’étais pas faible.
Je faisais au mieux, dans un brouillard où je croyais devoir porter tout le poids.
Les personnes toxiques ont fait leurs propres choix.
Elles avaient leur libre arbitre.
Je n’ai pas à porter les conséquences de leurs actes.
Le pardon ne leur donne pas raison.
Il me rend ma paix.
Grâce à ce pardon, aujourd’hui :
✨ Je raconte mon histoire sans honte.
✨ Je me regarde sans reproche.
✨ Je reconnais ma force là où je voyais mes failles.
Et surtout…
Je ne regrette pas d’avoir aimé sincèrement.
Je regrette seulement de ne pas m’être aimée moi d’abord.
◆ Lâcher-prise
Lâcher prise, c’est essentiel. C’est accepter que nous ne pouvons pas tout contrôler. C’est arrêter de lutter contre ce qui nous échappe, et s’abandonner à la vie avec confiance.
Ce n’est pas renoncer. Ce n’est pas subir. C’est cesser de porter un poids qui ne nous appartient pas, pour enfin respirer, avancer… et permettre à la vie de nous surprendre.
À quel moment ai-je su que j’étais guérie ?
Le jour où j’ai été capable de parler de mon passé sans pleurer. Avant, les mots restaient coincés dans ma gorge. À peine l’histoire commencée, les larmes déferlaient, parce que je ne racontais pas encore : je revivais.
La douleur parlait à ma place. L’humiliation, l’injustice, la violence… Tout revenait avec la même force, comme si cela se passait encore.
Parce que ce que j’avais vécu n’était pas de l’amour. C’était une effraction dans mon cœur, une domination déguisée en affection, une souffrance que je n’avais jamais méritée. Et puis un jour… Je n’ai plus raconté depuis la blessure. J’ai raconté depuis la survivante. Les faits étaient les mêmes, mais mon corps n’était plus prisonnier d’eux.
Je pouvais enfin dire : « Voilà ce qui m’est arrivé » et non plus : « Voilà ce qui me détruit encore ».
Ce jour-là, j’ai compris : ce que j’avais traversé ne me possédait plus.
J’avais repris ma place. J’étais libre.
5) Le Mal-Amour depuis l’enfance : la toxicité familiale
Il est vrai que l’estime de soi influence les personnes que l’on laisse entrer dans notre vie.
Pendant longtemps, j’ai attiré des relations toxiques non par hasard, mais parce qu’au fond de moi je ne savais pas encore me protéger, ni me choisir, ni m’aimer.
Ces personnes ont été le miroir de mes blessures, pas une punition, mais une révélation : j’étais brisée, en manque d’amour pour moi-même, en dépendance affective, et je donnais sans limite ce que je ne me donnais jamais à moi.
Je leur ai laissé un pouvoir immense, parce que :
- Je ne m’aimais pas assez
- Je n’avais pas conscience de ma valeur
- Je cherchais à être reconnue, plutôt qu’à me reconnaître moi-même
Mais aujourd’hui, je comprends quelque chose d’essentiel : je n’étais pas fautive, j’étais blessée. Et l’on ne peut reprocher à un cœur en manque d’amour d’avoir tout donné pour essayer d’en recevoir.
« Je préfère être franche, honnête, pas beaucoup entourée, et pouvoir me regarder dans une glace plutôt qu’être menteuse, hypocrite, entourée de vermine. »
— Marilyn Monroe
J’ai compris que : L’amour de soi n’est pas une option, c’est la racine de tout.
Je ne donnerai plus jamais à quelqu’un le pouvoir de diminuer ma lumière. Parce qu’aujourd’hui je sais que :
✨ Je suis un trésor
✨ Je suis de l’amour
✨ Et je mérite d’être traitée comme telle
J’ai enfin traversé l’ombre du Mal-Amour.
J’ai rencontré ma propre valeur.
J’ai ouvert les yeux sur tout ce que la vie m’offre.
Et pour la première fois…
Je touche à la vraie liberté.
Pas celle qu’on revendique…
Celle qu’on ressent, au plus profond de soi.
Ma vie change, je le sens, je le sais.
Et je la remercie.
Avec un cœur rempli de gratitude.
À découvrir…
BD « Tant pis pour l’amour » de Sophie Lambda

Je vous recommande vraiment cette BD.
On dit qu’une image vaut mille mots… et c’est tellement vrai ici.
Certaines pages sont si parlantes, si justes, si percutantes qu’elles mettent des mots sur l’indicible.
Je vous partage d’ailleurs trois pages qui, pour moi, résument parfaitement ce que j’ai pu ressentir.
À la fin du livre, il y a aussi des ressources utiles : organismes, associations, numéros d’aide (surtout basés sur Paris), mais cela montre surtout qu’il existe toujours de l’aide, et qu’on peut aussi en trouver près de chez soi si on cherche un peu.
Il y est également question du violentomètre, un outil de prévention essentiel pour reconnaître les signes de violence, notamment chez les jeunes femmes.
Il est simple, clair, et vraiment bien fait !
🔗 Vous pouvez le télécharger ici : https://www.centre-hubertine-auclert.fr/outil/brochure-violentometre




